« CQFD se met au 2.0 ? Si j’étais la start-up nation, je commencerais à avoir sacrément peur », a lestement twitté un amateur de Chien rouge après notre grande annonce du 21 décembre dernier : on y proclamait à la face de l’univers le lancement de notre nouveau site internet magnifique. Et on espère en effet que la start-up nation a les chocottes, parce qu’on déboule sur ses parterres avec une voracité non dissimulée, grrrrr. Oui, nouveau site, nouvelle peau, nouveaux crocs. Un peu comme quand tu sors de chez notre voisin coiffeur de « stars » Lorenzo Styl’ avec une coupe de cheveux trop hype à dix boules, genre mulet de l’espace teint en rouge et vert, et que tu t’apprêtes à conquérir Marseille grâce à ton swag capillaire.
Ça fait un moment qu’on avait ce projet en tête. Même qu’on en causait déjà dans la grotte du Chien rouge il y a cinq ans, avec Ferdi et son frère. L’histoire avait alors buté, notamment, sur une sombre histoire de codes FTP perdus, finalement retrouvés deux ans plus tard. Bref, au terme d’une longue gestation, le troisième site de l’histoire du canard [1] vient de naître. On est plus que ravis du résultat [2] et du taf de notre camarade Pierre Tandille, soutier acharné du codage, du jonglage avec les flux RSS et autres embûches du genre – mille cœurs sur lui. Outre l’esthétique et le confort de lecture, optimum +++, l’idée est de faire en sorte que ce site ne soit pas simplement zone d’archivage de la version papier (ce qu’était essentiellement l’ancien), mais aussi un espace où l’on publie des papiers inédits, des chroniques, des portfolios de nos super illustrateurs et illustratrices, des poèmes, des coups de griffe à l’air du temps… Et ce en adoptant un rythme de publication groupée hebdomadaire piqué aux glorieux précurseurs séditieux de Lundi matin (lundi.am), mais axé sur le vendredi (jour de parution mensuelle du canard). Appelez notre site Vendredi matin, quoi, ou plutôt Vendredi midoche, parce qu’on n’est pas forcément des lève-tôt.
Mais attention, malheureux, pas d’emballement. On ne bascule pas du côté obscur de la force numérique – la revanche des Sith, euh Sites, très peu pour nous. Et on reste convaincus que le cœur et l’âme de CQFD c’est ce journal que tu tiens en main, tant rien ne saurait remplacer l’odeur de l’encre fraîche au petit matin. En clair : le site sera surtout une vitrine numérique du journal, vecteur de diffusion et d’étincelles, pas entité traçant sa route de son côté. Le Chien rouge n’a qu’une niche, et elle est faite de papier, peut se chiffonner, passer de main en main voire servir d’allume-feu. C’est notre côté 1.0. Voire 0.0. Et on y est farouchement attachés, nom d’un start-upeur bubonique agonisant devant son écran.