Pourtant, le maire et ses compères de la communauté de communes qu’il préside pouvaient, quelques jours plus tôt, se sentir triomphants. Après les sept avis défavorables de la commission d’enquête publique de 2011, après les avis négatifs de plusieurs préfets successifs, le nouveau préfet avait décidé de trouver ce projet « d’intérêt public » et d’autoriser les travaux. L’objectif d’éventrer la côte, de détruire une dune classée, une zone humide classée, une zone verte naturelle agricole, pour creuser 40 hectares d’un port de 915 anneaux, ce rêve pharaonique, allait pouvoir se réaliser. Les partisans de ce port, se comptant surtout parmi les estivants domiciliés sur la commune mais n’y venant que quelques semaines par an, allaient pouvoir rejoindre ces plaisanciers dont les statistiques nationales notent qu’ils sortent en moyenne trois jours par an leur bateau, qui servent surtout à y prendre l’apéritif en Docksides. Et on allait pouvoir, cerise sur le gâteau vicié, détruire une réserve d’eau douce de 340 000 m3 en l’utilisant comme emplacement de dépôt des matériaux d’extraction, dans une région placée tout l’été en « alerte rouge sécheresse ». Tout cela pour un « investissement » d’argent public estimé à 43 millions d’euros.
Mais c’était sans compter avec une poignée de jeunes du coin, fortement soutenus par de nombreux habitants et vieux paysans, qui, se proclamant « gardiens de la dune », s’installèrent sur un terrain privé au cœur de la zone dont la mairie n’avait pas réussi à circonvenir les propriétaires, ajoutant leur stratégie « désobéissante » (mais non violente) à celle plus classique des opposants « historiques » lancés dans de nombreux recours administratifs. La machinerie du saccage est donc, pour le moment, enrayée. Le projet de « Port Brétignolles » a désormais du plomb dans les voiles.
Pour plus d’informations :
Le site de l’association La Vigie : la-vigie.org
La page Facebook Zad de la Dune
La page Facebook Bréti-Zad