Little Oi Oi !

Les Trois-Huit : un premier album réussi

Ami.e, si le gros son et les chœurs virils t’agréent modérément, passe ton chemin. Les Trois-Huit, jeune groupe grenoblois qui vient tout juste de produire son premier album éponyme, pourrait en effet représenter une caricature du genre. Si, en revanche, tu es tombé.e dans la marmite de la Oi ! antifa ou du punk-rock quand tu étais tout petit.e, alors ne rate pas ce CD (ou télécharge-le gratos sur le site du groupe). D’abord parce qu’il s’agit enfin d’un nouveau groupe, et non plus de la énième reformation d’une gloire passée (Komintern Sect, The Oppressed, Ya Basta…), ensuite parce que le combo a su diluer tout au long des 13 titres un certain nombre de thématiques et de références qui ravivent la rage tout en donnant envie de pogoter dans son salon. Évoquons par exemple « Travailler », subtil chant à la gloire de la classe ouvrière qui n’est pas sans évoquer la poésie madrilène de Non Servium ou encore des regrettés Banlieue rouge (Québec) ; citons également « Aux fond des yeux », titre hommage à une immigrante qui perd la vie lorsque son embarcation de fortune chavire, dont les riffs et le chant-lead convoquent immédiatement « Espoirs déçus » de Camera Silens. Les Trois-Huit ont enfin le bon goût de reprendre « Pas de quartier », l’hymne antifasciste des Partisans lyonnais et « Birra », des excellents Bull Brigade (Turin). Antirépression, refus du travail, cultures urbaines, antipsychiatrie, liberté, métissage et solidarité : gloire à la Oi !

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