Ça brûle

Où est l’Ukraine ?

Pourquoi on parle peu de la guerre en Ukraine dans notre numéro de mars.

Alors voilà. En ce lundi morose, on est comme des cons dans notre local, à boucler ce numéro tout en ayant – logiquement – l’esprit focalisé sur l’Ukraine et l’enchaînement des nouvelles en provenance de l’est. Et déjà on s’interroge sur la manière dont on en parlera dans le prochain numéro – si on trouve le bon angle. Mais pour celui que vous avez en main, hormis l’édito ci-contre, vous ne trouverez aucune mention de ce qui s’y passe, aucune proclamation ou réaction, aucune analyse à chaud. Et c’est révélateur du boulot qu’on mène à CQFD, mensuel de critique sociale qui se donne le temps de prendre du champ : le « à chaud », c’est pas vraiment notre truc.

Ça ne veut pas dire qu’on n’en parle pas entre nous à la rédac. Qu’on n’est pas scotchés à l’actualité, aux fils Twitter qui nous intéressent, aux dépêches AFP, etc. Et qu’on n’a pas envie d’empoigner le sujet dans ces colonnes. Mais comme d’autres « théâtres des opérations » qui nous tiennent à cœur – la Palestine occupée par exemple, ou le Kurdistan – on pense que notre rôle n’est pas de faire du commentaire de commentaire, mais d’apporter réellement un « plus » sur le sujet ou faire un pas de côté – qu’il s’agisse de prendre le pouls chez des camarades, d’aller regarder du côté de sujets moins traités ou de donner la parole aux premiers concernés. Tout en continuant de parler de ce qui passe sous les radars, ailleurs. Vaste programme, on vous l’accorde, surtout avec nos maigres moyens.

Il est d’ailleurs assez symbolique que l’on fasse ce constat dans un numéro dont le dossier est consacré aux médias – et à leur décrépitude. Non pas qu’on pense que la couverture médiatique de la guerre en Ukraine soit particulièrement défaillante. Mais parce qu’on est clairement positionnés dans un journalisme qui est l’exact inverse de la grande folie médiatique de l’info en continu. Et que si on n’a à l’instant T pas masse de choses à dire, à part fuck Poutine et courage aux camarades en lutte, on préfère s’accorder cet espace informel du « ça brûle » pour le dire, voire le redire – fuck Poutine et courage aux camarades en lutte –, et pour le reste se laisser le temps de traiter vraiment le sujet, en temps et en heure. Enfin, si l’apocalypse nucléaire nous a pas ratiboisés d’ici là…

Ps : Merci à Henri Deleye, fidèle lecteur ariégeois, qui accompagne son réabonnement du cadeau de quelques binouzes et à Juliette et Raphaël de la Brasserie Oblique qui nous envoient le solde de leur stock, vous avez adouci ce bouclage à tonalité anxiogène...

Cet article fantastique est fini. On espère qu’il vous a plu.

Nous, c’est CQFD, plusieurs fois élu « meilleur journal marseillais du Monde » par des jurys férocement impartiaux. Plus de vingt ans qu’on existe et qu’on aboie dans les kiosques en totale indépendance. Le hic, c’est qu’on fonctionne avec une économie de bouts de ficelle et que la situation financière des journaux pirates de notre genre est chaque jour plus difficile : la vente de journaux papier n’a pas exactement le vent en poupe… tout en n’ayant pas encore atteint le stade ô combien stylé du vintage. Bref, si vous souhaitez que ce journal puisse continuer à exister et que vous rêvez par la même occas’ de booster votre karma libertaire, on a besoin de vous : abonnez-vous, abonnez vos tatas et vos canaris, achetez nous en kiosque, diffusez-nous en manif, cafés, bibliothèque ou en librairie, faites notre pub sur la toile, partagez nos posts insta, répercutez-nous, faites nous des dons, achetez nos t-shirts, nos livres, ou simplement envoyez nous des bisous de soutien car la bise souffle, froide et pernicieuse.

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Cet article a été publié dans

CQFD n°207 (mars 2022)

Dans ce numéro de mars aux belles couleurs roses et rouges, un dossier sur « les saigneurs de l’info », mais aussi : une terrible enquête sur les traces d’un bébé mort aux frontières près de Calais, un voyage au Caire en quête de révolution, un stade brestois vidé de sa substance populaire, un retour sur les ronds-points jaunes, une gare en péril, des cavales, des communards pas si soiffards...

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