Apès l’article paru dans notre numéro 218

Droit de réponse d’Emmaüs Connect

Après la publication de l’article @|LIEN9306009|W8KrIEVtbWHDvHMgQ29ubmVjdCA6IGZpbmFuY2VtZW50cyBjb250cmUgZmxpY2FnZSDCuy0+MzkwN10=|@ publié dans nos colonnes dans notre numéro de mars dernier, l’association Emmaüs Connect a demandé d’exercer son droit de réponse en application de l’article 13 de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse.

« Dans son numéro de mars 2023, CQFD a publié un papier intitulé « Emmaüs Connect : financements contre flicage », dont le titre et le contenu, que nous contestons fermement, ont conduit à solliciter le présent droit de réponse.

Il nous semble important de partager avec les lecteurs les modalités réelles du projet qui y est mis en cause, issu d’un appel à projets de la Direction générale des étrangers en France (DGEF) et qui doit permettre d’aider plus de 1 000 personnes primo-arrivantes à se saisir du numérique pour favoriser leur insertion socio-professionnelle. Nous regrettons que le contributeur de ce papier ait recueilli et publié des informations que nous contestons sous couvert d’anonymat, sans chercher à nous contacter et à vérifier l’ensemble des éléments avant parution.

Il faut d’abord rappeler que de nombreuses associations en première ligne dans le soutien aux personnes migrantes en France, travaillent en collaboration avec la DGEF. C’est le cas de France Terre d’Asile, Singa France ou Forum Réfugiés par exemple. Répondre à ces appels à projets est courant pour une association de solidarité comme la nôtre.

Contrairement à ce que suggère le papier :

1. Aucune donnée individuelle ou statistique sur la proportion de personnes en situation irrégulière accueillies par l’association n’est communiquée à la DGEF.

2. Nous n’avons pas « décidé de fournir des données à la Cour des comptes » : nous n’avons pas connaissance d’une demande de ce type venant de la Cour des comptes et n’avons d’ailleurs jamais transmis aucune donnée à la Cour des comptes.

3. La finalité du projet n’est pas seulement de « créer du contenu numérique pour les personnes migrantes », mais aussi de déployer des parcours d’accompagnement.

4. Notre accompagnement ne se fait jamais « sous conditions », quelles que soient les informations partagées lors de ces premiers rendez-vous. Toute personne en situation de difficulté est accompagnée par l’association.

Nos équipes interviennent dans un cadre humain et individualisé dans le respect et la préoccupation des personnes en situation de migration. Pour nos équipes, cela implique de comprendre la situation de la personne accueillie lors de son inscription. Cela peut être délicat, mais n’a rien d’inhabituel pour une structure de l’action sociale. Il est de notre responsabilité de préparer au mieux les équipes à ces rendez-vous d’inscription pendant lesquels des sujets personnels, voire intimes, peuvent être abordés (revenu, logement, situation bancaire...).

Ces questions nous permettent de proposer différents accompagnements adaptés aux besoins de chaque personne, ses attentes, son parcours de vie. Chaque année, nos équipes développent de nouveaux parcours pédagogiques et modalités d’action pour apporter des réponses adaptées à chacun·e.

Ce papier nous a donc profondément attristés. Il met en doute notre engagement quotidien, nos valeurs et notre intégrité. Nous ne pouvions pas rester sans mots.

Nous sommes fier·e·s de nous engager chaque jour pour éviter que le numérique ne devienne un facteur d’exclusion supplémentaire. Nous accueillons chaque année 25 000 personnes en situation de précarité orientées par des travailleurs sociaux, quels que soient leur statut, leur origine, leur religion. Laisser supposer le contraire, c’est méconnaître Emmaüs Connect, son fonctionnement et ses missions. C’est aussi, plus largement, jeter le discrédit sur un mouvement essentiel à la solidarité dans notre pays. »

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CQFD n°218 (mars 2023)

« Moins de super profits, plus de super pensions », « Prenez la thune aux milliardaires, pas aux grands-mères »... Dans les manifs contre la réforme des retraites, ça casse du riche ! Dommage collatéral ? Que nenni ! Alors que les crises se cumulent, les inégalités se creusent toujours plus et les riches se font plaisir. D’où notre envie d’aller voir ce mois-ci du côté des bourgeois. Ou comment apprendre à mieux connaître l’ennemi, pour mieux le combattre évidemment. En hors-dossier, la Quadrature du net nous parle de la grande foire à la vidéosurveillance que seront les Jeux olympiques Paris 2024. Youri Samoïlov, responsable syndical, aborde la question du conditions de vie des travailleurs dans l’Ukraine en guerre un an après le début de l’agression russe. Avec Louis Witter, on discute du traitement des exilés à Calais à l’occasion de la sortie de son livre La Battue. On vous parle aussi du plan du gouvernement « pour la sécurité à la chasse » qui n’empêchera hélas aucun nouvel « accident » dramatique, d’auto-organisation des travailleurs du BTP à Marseille ou encore d’une exposition sur un siècle d’exploitation domestique en Espagne... Et plein d’autres choses encore.

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