Ils se levèrent tous pour Finkie

Alain finkielkraut a encore fait un bouquin pour déplorer que nos antiques civilités gauloises soient désormais diluées dans un multiculturalisme plein d’Arabo-musulman(e)s , et comme toujours en de tels cas : la presse et les médias lui ont organisé une tournée de promotion aux petits oignons, où il a pu déclamer partout qu’il s’inquiétait du grand remplacement des populations françousques von souche par des contre-colonisateurs venus de par-delà mare nostrum nous flanquer chaque église romane de 500 minarets. (J’en rajoute un peu, mais guère.)

La seule nouveauté a été que pour la première fois, quelques-un(e)s de ses hôtes ont plissé du nez, car le fumet qui monte de l’ouvrage en question est à certains moments si nettement traversé des mêmes senteurs musquées que dégage aussi la propagande pénique, que même des personnalités connues pourtant pour l’extrême élasticité de leur tolérance aux vilenies des « penseurs » mainstream en ont été incommodées.

Ce que découvrant : l’on a pu se laisser aller à trouver qu’elles réagissaient plutôt bien, sur ce coup-là, t’as vu ? Or : point.

Car en vérité, par-delà cette éventuelle rugosité formelle : ce nouvel opus, quant à son fond – sa lie – , ne diffère nullement de ce qu’a été, pour l’essentiel, la production écrite (et dite) de son auteur depuis le début des années 2000 – depuis qu’il a déclaré, comme pour mieux délimiter le boueux terrain où il allait désormais évoluer, qu’il ne trouvait pas inconvenant qu’un prosateur raciste compte les « collaborateurs juifs » d’une émission de France Culture (pour déplorer qu’ils soient si nombreux), puis qu’il était quant à lui bien forcé de constater qu’il y avait quand même beaucoup de Reunois dans l’équipe de France de football, et que ça le faisait bien chier qu’on puisse pas dire ça sans aller en prison, mais que lui, nàfoutre, il le disait quand même, parce que lui, t’sais quoi ? Il est du maquis des courageux combattants de la Vérité, qui se laissent jamais emmerder par la police de la pensée de la tyrannie du bien-pensisme, et s’il trouve qu’il y a trop d’immigré(e)s, il en fait un communiqué, et au cul le politiquement correct.

Pour le dire autrement : ça fait bientôt quinze ans que ce mec-là produit à la chaîne des saillies phobiques – et lâche dans le débat public, en même temps que d’autres rentiers (de presse et) de médias de la décomplexion « anticonformiste », des proférations défiltrées où l’altérité devient la mère de tous les maux.

Est-ce que ça lui a fermé les portes des rédactions où il avait son rond de serviette ? Nope : cela lui a au contraire valu, dans l’éditocratie barbichue (ou pas), un surcroît de ferveur – car il était, n’est-ce pas, si follement iconoclaste, avec ses mimiques hallucinées d’ultime défenseur de l’Occident.

C’est pourquoi les forgerons de l’opinion qui désormais tortillent du cul quand ils le reçoivent, et font tout d’un coup mine de s’offusquer de ce qu’il en fasse quand même un peu trop sont des pitres : quand on vient de passer dix ans à arroser la réaction, la moindre des décences est de ne pas se scandaliser soudain qu’elle ait si bien poussé.

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