Essais nucléaires : paradis sous les bombes

Des promesses, encore des promesses. Et un sacré foutage de gueule condescendant en prime. Voilà ce qu’a apporté dans ses valises François Hollande, lors de son escale à Tahiti, le 22 février dernier. Pas de quoi faire rire Roland Oldham, président de l’association polynésienne Moruroa e Tatou Moruroa et nous ») qui rassemble des victimes des 193 essais nucléaires réalisés par la France de 1966 à 1996 à Moruroa et Fangataufa. En 1966, il manifestait déjà contre «  le développement éclatant » pour la Polynésie (dixit de Gaulle) représenté par la bombe atomique. Il avait 16 ans. Cinquante ans après, 540 cancers se déclarent chaque année parmi une population de 260 000 personnes… et combien de mort-nés, de mômes déformés ? Oui, les Polynésiens ont participé au rayonnement de la France. Comme souris de laboratoire. Rappel des faits avec un militant dont la ténacité et la bonne humeur n’abdiquent pas face aux mensonges et aux tumeurs.
Par Gauguin et U. G. Sato.

CQFD : Les essais nucléaires en Polynésie ont commencé en 1966, peu après leur abandon dans le Sahara, suite à l’indépendance de l’Algérie…

Roland Oldham : Voilà. L’État français cherchait un nouvel endroit. Ils ont même pensé à la Corse, mais ont vite abandonné l’idée (rires). Ils ont sûrement regardé la carte de la planète : « Oh, la Polynésie, c’est à l’autre bout ! ». Ils ont donc imposé les essais aux Polynésiens, menaçant de mettre en place un gouvernement militaire. À l’époque, il y avait un nommé Pouvana’a Oopa, le père de la souveraineté maorie en Polynésie, très populaire. Il fallait absolument trouver le moyen de l’éliminer. Alors il a été accusé de vouloir incendier Papeete et envoyé en exil en France, où il a passé huit ans en prison.

Le système colonial craignait que les essais servent de tremplin aux indépendantistes. Et pour vraiment asseoir la machine, comme d’habitude, on arrose les hommes politiques locaux. Il faut réécouter le discours du Général de Gaulle : il parle d’un avenir extraordinaire, éclatant pour la Polynésie !

Éclatant, il ne s’est pas trompé.

(Rires) Les premiers essais nucléaires étaient atmosphériques, « sur barge ». C’étaient les plus polluants parce que carrément sur la mer. Après, ils ont fait les essais « ballons », toujours atmosphériques [46 essais de 1966 à 1974]. Le problème, c’est que dans le Pacifique, il y a eu des réactions. Les Néo-Zélandais ont enregistré les secousses alors qu’on ne nous disait rien ! C’est la radio indépendantiste qui recevait les infos de Nouvelle-Zélande : « Il y a eu un essai à telle heure, tel jour, à Moruroa ». À partir de là, les indépendantistes se sont organisés pour s’y opposer, ainsi que des gens qui réfléchissent un peu. Une arme nucléaire, c’est pas tellement fait pour nourrir les petits enfants polynésiens, hein… Alors ils ont dû arrêter les essais atmosphériques en 1974 pour des essais souterrains. En tout, il y en a eu 193 durant 30 ans : le 2 juillet 1966, la première bombe, et le 27 janvier 1996, la dernière. Malheureusement, ce tout premier essai de 1966 fut une catastrophe. Avec la montée des nuages radioactifs et le vent, il y a eu des retombées dramatiques sur l’île de Mangareva, située pourtant à 400 km de Moruroa… Et le plus grave, c’est qu’avant les essais, les militaires se disaient qu’il fallait peut-être évacuer les populations de certaines îles susceptibles d’être touchées. Ces rapports-là, nous les avons lus. Au niveau le plus haut à la Défense, ils ont décidé qu’il en était hors de question car ça poserait des problèmes politiques et psychologiques.

Dans tous les cas, les retombées radioactives auraient tout de même pollué les maisons, les plantations.

Ça a été le cas. Ce 2 juillet 1966, une grande fête devait s’organiser à Mangareva avec les gradés de la Défense, les officiels. Le premier essai a eu lieu à 5 h 30 du matin. Et puis, vers 11 h, on signale une retombée qui se dirige vers Mangareva. Ah, la saloperie ! Officiels et gradés se sont barrés ! Et la population était là, toute la population qui avait préparé la nourriture, qui attendait les invités d’honneur… Le festin prêt, les invités n’arrivent pas, ils ont changé de restaurant (rires) : ils ont repris l’avion pour Papeete. Ça, c’est vraiment dégueulasse. Quelques jours après, les militaires viennent faire des contrôles à Mangareva, qui était une base arrière où la population était assignée à planter des légumes pour les ravitailler : tout est empoisonné. Là-bas, il n’y a pas de source, les gens recueillent l’eau de pluie. Les nouveau-nés la buvaient dans leur biberon alors qu’elle était complètement contaminée. Ça, c’est le tout premier essai. Donc imagine les retombées qu’il y a eu pendant les 45 suivants…

Par la suite, ils ont fait les essais souterrains, mais c’est aussi très grave. En 2011, le « délégué à la sûreté nucléaire », Marcel Jurien de la Gravière, a dit qu’il pouvait y avoir un éventuel glissement de terrain à Moruroa, surtout dans la partie nord de l’atoll où il y avait 28 puits assez rapprochés. Dans chaque essai souterrain, il y a des fuites de gaz, le récif restant poreux. Même si c’est à 600 m sous terre, ça vibre tellement fort… Aujourd’hui, on fait face au problème d’éventuels affaissements où 650 millions de m3 de terre lâcheraient d’un coup. D’après les spécialistes, ça produirait un tsunami de 10 à 20 m de haut qui atteindrait en 10 minnutes l’atoll de Tureia, au nord de Moruroa. Et là, il y a des habitants. Donc on a demandé à Jurien de la Gravière, « Qu’allez-vous faire de tous ces gens-là ? » « Oh, mais c’est pas grave, quand la vague arrivera à Tureia, elle ne fera plus que 30 cm de haut. » Je lui ai dit : « Mais apparemment vous n’avez jamais vécu sur un atoll, hein ? C’est à peine un mètre au-dessus de l’eau. » Et puis qu’une vague de 20 m, au bout de 100 km, ne fasse plus que 30 cm, il y a quelque chose qui cloche. Lors du tsunami de Fukushima, bien que le Japon soit loin, les montées de l’eau ont été ressenties à Tahiti ! Il répond : « Non, non, la vague arriverait de l’autre côté de l’île, là où c’est inhabité… » La vague va contourner l’île ?

Elle va passer à côté, comme le nuage de Tchernobyl s’est arrêté à la frontière française… À partir de quel moment s’est-on aperçu des conséquences humaines ?

D’après les archives, les dirigeants le savaient déjà avant, puisqu’ils connaissaient les conséquences des essais américains aux îles Marshall [23 explosions entre 1946 et 1958, rayant trois îles de la carte]. Mais officiellement, les essais ont été « propres ». Or, dès le début, on s’est aperçu des conséquences… sur le plan visuel déjà : les cocotiers sont calcinés. À l’époque, ils mettaient le personnel sur de grands bâtiments de l’armée qui allaient au large pendant l’explosion. Certains ont commencé à se poser des questions, mais les civils polynésiens travaillant sur le site voyaient leurs salaires tripler ou quadrupler. Donc ils se taisaient, parce que dès que tu exprimes des doutes, on te dit « Tu prends l’avion et tu rentres ». Pendant des années, personne ne voulait parler. En 2001, quand on a créé Moruroa e Tatou, on nous a traités d’indépendantistes aigris, d’anti-Français, de terroristes… La mise en place de l’association n’a donc pas été facile, mais nos premières actions furent d’expliquer aux gens qu’il était plus que temps de parler : les essais nucléaires causent des maladies mortelles comme le cancer. Que tu sois indépendantiste ou non, métropolitain ou polynésien, la radioactivité ne choisit pas.

La radioactivité a circulé bien au-delà d’un périmètre précis et n’a pas concerné que les militaires, les travailleurs et les atolls contigus…

Lors d’une explosion atmosphérique, la poussière part dans l’air, mais il y a beaucoup de résidus de plutonium, qui est un métal lourd. Dans un essai nucléaire, seulement 10 % de la matière provoque l’explosion, le reste retombe. Donc il y a des dépôts de plutonium dans le lagon de Moruroa et la mer, ce qu’ils appellent « les retombées locales ». Et il y a les retombées « internationales » : le nuage part avec le vent, et des particules de poussière plus légères restent en suspension pendant longtemps. C’est comme ça qu’il y a eu des mesures positives jusqu’au Chili ! Avec les essais souterrains, il y a du plutonium à 600 ou 700 m de profondeur, mais comme c’est une explosion… Paf ! Ça diffuse partout. Mais les experts de l’armée disent « C’est pas grave, ça s’est cristallisé… »

Est-ce qu’on peut connaître le nombre de victimes ?

C’est un travail difficile car l’État, les hôpitaux, les fonctionnaires, les médecins ne conservent aucune donnée. Des infirmiers polynésiens à la retraite ont pu parler de naissances de bébés déformés, qu’ils appellent «  jelly babies » : le corps n’est pas consistant, le bébé naît un peu comme… une méduse [jelly fish]. Il y a aussi un grand pourcentage de fausses couches. Mais ce sont simplement des témoignages, les données sont inexistantes. C’est volontaire. Pourtant, on a découvert dans les archives que les retombées ont eu lieu sur toutes les îles de Polynésie, y compris aux Marquises.

Pourtant il y a des distances incroyables !

Ah oui ! La Polynésie c’est grand comme l’Europe, hein… Il y a même eu des retombées à Tahiti, en juillet 1974, qui ont dépassé de 503 % la dose admise.

Quelles sont les actions de Moruroa e Tatou ?

Le premier problème auquel on est confronté, c’est toujours cette campagne de dénigrement. Mais aujourd’hui, je pense qu’on a beaucoup progressé, même si l’État, ici, ne change pas trop son attitude. Le premier travail de Moruroa e Tatou fut d’inviter les anciens travailleurs à s’inscrire à l’association pour qu’on puisse avoir une petite idée du nombre de victimes. Aujourd’hui, nous avons à peu près 4 300 membres. Pratiquement 80 % des anciens employés des sites ont des ennuis de santé. Il y a certains problèmes qu’on ne peut relier aux essais, faute d’être scientifiques ou médecins… C’est ce qu’on m’a dit l’autre jour, alors j’ai répondu : « Vous dites que nous, les Polynésiens, parce qu’on n’est ni médecins ni scientifiques, on n’a pas le droit à la parole ? »

Il y a une perpétuation de la pensée coloniale : « T’es un bon sauvage, tu peux pas comprendre. »

Exact ! Nous, on voit des choses sur place… C’est souvent des cancers de la peau, du colon, des os, des leucémies. Chez les femmes, c’est plutôt la tyroïde, un taux énorme alors qu’elles n’ont pas été à Moruroa. Mais du fait que leur mari en revenait, quand elles lavaient le linge, ce qu’il y avait dans les poches, cette poussière, les a contaminées. Bien sûr, il est difficile de démontrer, même scientifiquement, qu’un cancer vient de Moruroa. « Ah non, c’est parce que tu fumes », c’est l’argumentation qu’ils utilisent (rires).

Est-ce que le fait qu’il y ait des associations d’anciens militaires, comme l’Aven (Association des vétérans des essais nucléaires), permet de débloquer des dossiers « secret défense » ?

Ce n’est pas comme ça qu’on a pu les avoir, mais en faisant des recours devant les juridictions, et avec beaucoup de mal. On en est arrivés à la limite où, si l’État ne nous remettait pas certains dossiers, ça aurait été devant la Cour européenne des Droits de l’Homme. Du coup, il ouvre…

Mais du bout des doigts.

C’est pénible, vraiment pénible. Nous nous sommes battus pour avoir une loi d’indemnisation, la loi Morin, mais c’est une fourberie ! Ils sont d’accord pour reconnaître que certains cancers – 21 sortes maintenant – peuvent être provoqués par les radiations. On établit donc des types de pathologies, et si quelqu’un a travaillé sur un site nucléaire, et qu’après plusieurs d’années, il développe l’une d’entre elles, alors on peut éventuellement faire un lien de causalité, donc une indemnisation est prévue.

C’est assez flou.

La duperie, c’est qu’ils mettent en place cette loi-là, mais qu’après ils créent un comité qui examine les dossiers, le Civen, Comité d’indemnisation des victimes des essais nucléaires…

Mais 98 % des demandes d’indemnisation ont été rejetées, c’est un énorme camouflet ! En plus, ces demandes ne proviennent pas que des Polynésiens, mais aussi d’anciens militaires.

Davantage des militaires, parce que les Polynésiens ont déposé très peu de dossiers : le Polynésien est de culture orale, la plupart des gens concernés ne savaient même pas écrire ni lire le français ! On les a pris dans les îles pour aller travailler à Moruroa, c’étaient des agriculteurs, des pêcheurs. De plus, dans cette loi, ils parlent de « causes négligeables », c’est-à-dire que tu peux rentrer dans les critères, avoir un cancer ou même trois dans la liste, mais, apparemment, on ne peut pas dire que ce sont les essais, même si tu as vécu sur un site radioactif pendant 20 ans. Ils font des calculs auxquels on ne comprend rien et, au final, les causes sont négligeables donc ton dossier est rejeté. Tu es malade, irradié, mais pas suffisamment. Même si tu en meurs, c’est « négligeable ». Ils te disent ça en te regardant dans les yeux… Malgré tout, je reste positif parce qu’en Polynésie, aujourd’hui, il y a quand même une prise de conscience. Le mouvement des victimes prend de l’ampleur. L’association 193 vient de se créer, dirigée par le Père Auguste. Lui est né à Mangareva en 1970, c’est un enfant du nucléaire… C’est bien que les catholiques se positionnent. Parce qu’il y a une image qui m’a choqué : celle de prêtres bénissant un des avions transportant des bombes… En tant que soi-disant « homme de dieu », comment peut-on bénir un tel acte ? Enfin, c’est peut-être moi qui ne comprends rien à la religion (rires).

Par Rémi.

Il y a eu des pressions sur les activistes…

Beaucoup ! Personnellement, je travaillais dans le logement social, à l’Office polynésien de l’Habitat, et j’ai subi une demi-douzaine de procédures de licenciement. Ah, je suis à la retraite maintenant, je commençais à en avoir marre ! (Rires) Il faut savoir que l’OPH a maintenu Gaston Flosse au pouvoir en distribuant des maisons… Le dernier coup de Flosse, quand il était encore en fonction [en 2014], fut d’exiger qu’on enlève le monument pour les victimes des essais nucléaires dressé à Papeete [place du 2-juillet-1966]. Nous avons réagi, de nombreuses personnes, dont beaucoup de jeunes et quelques universitaires polynésiens, se sont levés. En 2004, pendant qu’Oscar Temaru était au pouvoir, j’avais été chargé de la mise en place de ce monument, donc j’ai pensé à quelque chose de vraiment basé sur la culture maorie : un marae. Nous avons mis cinq pierres qui représentent les cinq archipels, et une grosse pierre au milieu. Le marae, c’est un endroit sacré, le lien qu’ont les Polynésiens avec les éléments de la nature. Mes amis protestants ont protesté, « Tu veux réinstaurer le culte païen  » (Rires), mais cet endroit est devenu le symbole d’une contestation. Il y a des pierres qui viennent du monde entier : du Japon – de Nagazaki et même, dernièrement, de Fukushima – ; d’Algérie, à cause des essais algériens ; du Kazakhstan où avaient lieu les essais russes… Et chaque année, des Japonais, les victimes d’Hiroshima et Nagasaki qu’ils appellaient hibakusha, viennent s’y recueillir.

Récemment, les hôtesses et stewards d’Air Tahiti Nui protestaient par rapport au fait que l’armée voulait recruter la compagnie pour aller de Papeete à Moruroa.

La Défense et le CEA [Commissariat à l’énergie atomique] mènent de grands travaux de remise en place du système de surveillance géomécanique de Moruroa. Il y a une vingtaine de câbles dans l’atoll qui enregistrent ces informations et les transmettent directement à Paris. S’il y a un problème, c’est Paris qui décidera s’il faut nous mettre au courant. Or, nous avons découvert que des câbles ont pété… On n’est pas des experts, mais soit ces câbles sont complètement pourris, soit il y a eu des mouvements géologiques ! Quand, pendant des années, on a dénoncé les risques de glissements et de fuites, ils répondaient « Non, c’est pas vrai », et finalement, ils sont en train de réparer. Pour ça, ils ont embauché environ 120 Polynésiens qu’on a avertis : « Voici les documents, il y a tant de kilos de plutonium. Si vous nous demandez notre avis, on pense que vous ne devez pas aller là-bas. » C’est vrai que c’est alléchant financièrement, car il y a beaucoup de chômage.

T’es irradié par le chômage ou par la radioactivité…

Voilà. Et il y a eu une entente avec Air Tahiti Nui pour transporter le personnel. Malheureusement, les avions ramènent aussi des filtres à air, antipoussières, vers Papeete pour être analysés.

Ils trimballent du matériel radioactif dans les avions de ligne d’Air Tahiti ?

Il leur a été dit « C’est pas grave du tout ! Il n’y a pas de contamination, c’est propre, Moruroa ! »… Alors on a transmis les documents de la Défense au personnel d’Air Tahiti qui, du coup, a déposé un préavis de grève.

Des entrepreneurs chinois ont un projet sur l’atoll de Hao… Ils vont avoir des surprises !

Nous avons un rapport militaire qui parle de pollutions hydrocarbures, de métaux lourds, d’endroits radioactifs. Les habitants, normalement, ne devraient plus manger de poissons ni de fruits locaux. Ce rapport est sorti en 2011 et on a laissé nos populations continuer à manger du poisson et à boire du coco, c’est diabolique. Mais aujourd’hui, des Chinois sont prêts à investir 1,5 milliard pour y construire une ferme aquatique capable de produire des tonnes de poisson, du coup une étude est menée par le service de recherche des maladies. Ils effectuent des prises de sang sur les populations de Hao et d’un autre atoll, Makemo, et font la comparaison… alors qu’il y a eu des retombées là aussi. Mais il y a 10 ans, un projet comme ça serait passé sans problèmes ! En ce moment, le gouvernement [de Polynésie] fait bonne figure auprès de Hollande…

Est-ce que ça peut accélérer les choses ?

(Soupir) C’est tellement lent. L’administration, tout ça, c’est tellement tellement lent…

Propos recueillis par Daniel Paris-Clavel

Merci à Marjolaine Preiss, Blaise Kunth et U.G. Sato.

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