Les Grecs reviennent à Massilia

Ce matin deux jeunes Grecs complètement anarchistes se sont introduits dans nos locaux où pour une fois nous étions bien cinq à « travailler ». On a discuté dans notre meilleur anglo-marseillais avant d’échafauder de belles sympathies envers Diane et Theodore qui voyagent à moto vers le pays de Podemos. À Belsunce, on s’est offert un copieux couscous (3 euros la gamelle). Coincés entre le mur d’Hadrien, un maquettiste offert par la revue Z, qui attend son assiette, et le reste de la troupe, les Grecs nous ont raconté leur pays. Theodore, avec sa tête de pâtre grec (véridique), parle comme une mitraillette et évoque les milliers de manifestants sur les places, les policiers qui chargent avec les gaz et les canons à eau ; à ses côtés, Diane essaie de tempérer son compagnon qui dévore son assiette. Ils ont faim, les Grecs ! Comme explique Diane, Syriza n’a pas encore fait ce qu’il n’avait pas dit qu’il ferait. Compris ? En gros la rue est heureuse, débarrassée des salauds qui ont vendu le pays, Samaras et consorts. Mieux, d’après Theodore, Varoufakis, le tonitruant ministre des Finances, est un type qui, il y a trois mois encore, avait les lunettes plongées dans des théories sur Keynes et ne se mêlait pas de politique. Syriza l’a appelé. Il a répondu : «  Imasté Dio, Imasté tris » (« Nous sommes deux, avec Tsipras, nous sommes trois… »1). Comme le dit Theodore, les flics ne sont plus surarmés comme pendant les dernières années. C’est que Syriza ne craint pas encore le peuple, alors ? Ah, ça y est, Hadrien a eu son couscous. Pas trop tôt ! Car, comme le dit toujours notre Matéo qu’on a envoyé spécialement enquêter au Kurdistan : « Vide ton assiette car on t’attend à la maquette ! »


1 Célèbre chanson de Mikis Theodorakis.

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