Accueil > ... > Forum 238

La fin du tableau noir ?

1er octobre 2011, 12:10, par Patafix

Votre article est très intéressant ! Je le rejoins principalement sur le fait qu’une trop forte imprégnation des écrans dans le monde de l’éducation est à la fois dangereux pour l’école en tant que lieu de rencontre et d’échanges, de regroupement d’élèves, et aussi pour la santé des élèves... Car oui, l’utilisation de l’ordinateur trop jeune peut avoir une incidence sur la santé. J’en ai fait les frais puisque j’ai pu commencer à utiliser un ordinateur à l’école à 8 ans, dans un but « pédagogique » : il s’agissait de lire une liste de mots affichés un à un pendant une fraction de seconde chacun, et de le sélectionner dans la liste finale. Cela faisait assez mal aux yeux puisqu’il fallait être très attentif sans quitter l’écran une seconde au risque de perdre les mots. Et comme par hasard, vers le milieu de l’année, je suis devenue myope...

Je suis en fac de lettres, dans une licence dont le point de vue peut-être intéressant pour cette article : ma licence, issue des lettres classiques, s’attache à faire le lien entre l’antiquité et le monde d’aujourd’hui. Ou comment passer de la tablette en terre et des grands penseurs à la tablette tactile et la preuve que ces penseurs s’appliquent de tout temps. Pour fédérer le petit nombre des étudiants de la licence (nous sommes autour de 50) et lui donner plus de visibilité, nous avons créé un site internet. A peu près un tiers des étudiants de cette licence prennent les cours en note sur leur ordinateur portable, dont je fais partie. Notre fac a d’ailleurs ouvert à cette rentrée un ENT, et mis à disposition depuis longtemps un « Moodle », un espace de stockage pour que les professeurs laissent leurs cours et les corrigés accessibles aux étudiants.

Je constate plusieurs choses suite à ces mesures : 1/ Autant les professeurs sont assez conciliants avec l’usage de l’ordinateur pour la prise de note, autant cet usage est néfaste pour l’enseignement, car le réseau est accessible aux salles de cours et dès un moment de baisse de concentration, l’étudiant a plus d’occasions à sa portée de lâcher prise par rapport au déroulement du cours. C’est une question de discipline de l’étudiant, mais cette discipline est trop souvent loin d’être acquise. Dommage pour la « pédagogie » numérique. 2/ Quand un prof mets ses cours en ligne, fatalement, les étudiants ne font pas le déplacement, ou très peu (ceux qui ont compris qu’il y avait une note d’assiduité et que le cours est plus complet expliqué par le prof viennent). Et même si le prof explique bien que les cours qu’il met en ligne ne sont que des résumés, et qu’il donne des explications bien plus complètes et claires en cours, fatalement, il perd des étudiants. 3/ Cas plus rare mais assez surprenant que j’ai pu constater : les étudiants qui cherchent les réponses sur internet et des compléments d’information pendant le cours... pour épater le prof ! Le problème est qu’il y a différence entre connaissance et information, et qu’une fois leur info balancée, qu’en reste-t-il à part un prof hébété et berné ?

C’est pour ces raisons que je refuse de mettre en ligne sur le site de mes étudiants mes prises de note et que n’y apparaissent dans l’espace documents que les cours que les profs ont envoyé par mail aux étudiants. J’espère que la course au tout numérique trouvera son équilibre sans devenir l’extrême que pointe du doigt votre article.

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.