De la même manière, la classe gestionnaire peut avoir besoin, pour contrôler des populations indociles ou seulement suspicieuses, d’accroître sa police et son armée, d’organiser des systèmes de surveillance, de généraliser des contrôles inquisitoriaux : toutes opérations qui ne sont pas nécessairement désirées par les populations concernées. Mais la survenue inopinée d’attentats aveugles ou d’émeutes peut rendre « désirables » de tels instruments de contrôle et de coercition. N’y-a-t-il pas un grand avantage alors à faciliter de tels événements, à créer les conditions, et mêmee à entretenir de façon continue un ennemi de l’ombre, complotant sans cesse en secret, pour justifier une surveillance de plus en plus pointilleuse des populations réticentes, ou pour légitimer des opérations militaires contre des populations lointaines et faire main basse sur leurs richesses ? La classe qui gère aujourd’hui la production des images est donc naturellement « complotiste ». Elle doit convaincre son public de l’existence de « complots » nationaux ou internationaux pour motiver ses entreprises policières ou ses aventures militaires. Et ce même « complotisme » dont les porte-parole de cette classe accusent paradoxalement ceux qui décrivent le mode de fonctionnement de notre société moderne est, en vérité, la création la plus originale de la classe gestionnaire actuelle
(« La Folle histoire du monde », Michel Bounan, Editions Allia, pages 76 et 77)
De la même manière, la classe gestionnaire peut avoir besoin, pour contrôler des populations indociles ou seulement suspicieuses, d’accroître sa police et son armée, d’organiser des systèmes de surveillance, de généraliser des contrôles inquisitoriaux : toutes opérations qui ne sont pas nécessairement désirées par les populations concernées. Mais la survenue inopinée d’attentats aveugles ou d’émeutes peut rendre « désirables » de tels instruments de contrôle et de coercition. N’y-a-t-il pas un grand avantage alors à faciliter de tels événements, à créer les conditions, et mêmee à entretenir de façon continue un ennemi de l’ombre, complotant sans cesse en secret, pour justifier une surveillance de plus en plus pointilleuse des populations réticentes, ou pour légitimer des opérations militaires contre des populations lointaines et faire main basse sur leurs richesses ? La classe qui gère aujourd’hui la production des images est donc naturellement « complotiste ». Elle doit convaincre son public de l’existence de « complots » nationaux ou internationaux pour motiver ses entreprises policières ou ses aventures militaires. Et ce même « complotisme » dont les porte-parole de cette classe accusent paradoxalement ceux qui décrivent le mode de fonctionnement de notre société moderne est, en vérité, la création la plus originale de la classe gestionnaire actuelle
(« La Folle histoire du monde », Michel Bounan, Editions Allia, pages 76 et 77)