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Et la vie devient buvable

15 juillet 2014, 11:28, par Alain

Joli portrait de quelqu’un de remarquable. Petite remarque désagréable cependant.

Contrairement à beaucoup de connaissances, moi je suis pas certain que le survivalisme potager (ce survivalisme de gauche qui n’est pas un projet politique, mais un projet existentiel pour ceux qui l’adoptent) nous sauvera de Monsanto.

Je ne sais pas si c’est pour être, moi, petit-fils de ruraux pauvres, mais paysan c’est un métier et pas un passe-temps de néo-hippie tout fier de leur tomate au balcon pendant que des cultivateurs indiens se pendent fautent de pouvoir racheter leur semence.

S’il fallait dire aux habitants de Rio, Honk Kong ou San Jose, « OUAIS TOUS A LA CAMPAGNE POUR PLANTER NOS SALADES », matte la gueule de la campagne au bout de six mois. Faire une culture auto-suffisante c’est possible mais tout le monde ne peut pas manier la bêche.

Pareil pour la sociabilité. Marx et Engels détestait au fond la société rurale, par ce que c’est sur elle que s’est appuyé l’ancien régime pendant des siècles. Ce qui a engendré les premiers troubles révolutionnaires, c’est l’anonymat de la ville.

Alors oui, la vie rurale n’est plus du tout la même aujourd’hui grâce aux transports. Mais l’idée de me retrouver à l’année qu’entre gens qui écoutent les Têtes Raides, lisent du réalisme magique de bourgeois expropriateurs culturels type Castalneda ou Jodorsvki, tous convaincu qu’on peut soigner le diabète avec du jus de fenouille - ça tient du cauchemar pour moi, je préfère encore végéter dans un bullding de Singapour.

Je veux bien faire une coopérative d’habitant avec les gens de mon immeuble, mais j’ai aucune obligation d’être ami avec eux, je ne veux pas faire une AG chaque fois que je veux changer la couleur du PQ ni d’avoir de gens intéressés sur mes horaires de sortie, avec qui je baise ni ce que j’écoute comme musique.

C’est quelque chose qui m’a toujours profondément rebuté dans les avatars du communalisme d’après-guerre, cette familiarité villageoise obligatoire et cette assignation permanente qui vous empêche de devenir ou d’être autre chose que ce que vous êtes. Ça me semble être en réalité une réaction (bien compréhensible) à l’indifférenciation marchande et salariale.

La même chose s’observe en médecine : le pouvoir médicale et pharmacologique est tel que face à sa domination sur le vivant, beaucoup vont se réfugier dans la pensée magique et l’irrationnel. C’est là qu’arrive les charlatants et les gourous : tu vomis Novartis mais t’engraisses les labos Boiron qui te vendent de l’eau sucrée en gellule ? Moi je ne veux pas avoir à choisir entre Josef Megele et Rika Zaraï puisqu’entre les deux, il y a Louis Pasteur.

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