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CFDT : Vingt ans de trahisons

14 janvier 2020, 23:31, par gulp

En 1982, c’est Nicole Notat qui dirige l’Unedic, la caisse qui indemnise les chômeurs. Déjà à ce moment, on organise le déficit des caisses pour l’utiliser comme arme politique : la France n’a jamais été si riche, mais les chômeurs, toujours plus nombreux, précarité de l’emploi oblige, coûtent trop cher.

C’est donc la CFDT qui pour « sauver le régime » d’indemnisation instaure des filières d’indemnisation qui font dépendre la durée d’indemnisation de la durée d’emploi antérieure.

C’est à ce moment que le majorité des chômeurs bascule dans la non-indemnisation. Ce sera le phénomène des « nouveaux pauvres » des années 80. Depuis, la non indemnisation de la majorité des chômeurs perdure. Merci la CFDT, merci le PS.

Souvenons-nous que l’austérité socialiste n’a pas commencée en 1983 avec le blocage des salaires - comme le raconte « la gauche », le syndicat, les économistes et sociologues atterrants, et tous les idéologues du travail - mais en 1982, par une attaque contre le droit au chômage.

En cette saison d’énièmes attaque contre le droit à pension de retraite, il faut préciser que les périodes de chômage non indemnisées n’ouvrent pas droit à des trimestres d’activité pris en compte dans le calcul des droits à la retraite.

Ce qui changé depuis le triomphe de la gestionite du début des années 80, c’est que désormais la majorité relative (44%°) des chômeurs indemnisés sont des « chômeurs en activité à temps réduit ». Près de deux millions de personnes qui dépendent à la fois d’emplois précaires et à temps partiels, et de leurs allocations chômage (de même un tiers des allocataires du RSA n’est ni « chômeur » au sens classique, ni assisté comme on nous le raconte mais occupe un ou des emplois).

D’où l’importance prise dans la gestion de la main d’oeuvre et du salaire par le dispositif de la « prime pour l’emploi », puis de la « prime d’activité ».

Suite à la défaite des mouvements de chômeurs et précaires des années 90, et à l’idée aussi répandue que fausse (cf les budgets existants) d’une fin du soit disant « État providence », toutes ces questions ont été abandonnées, rangées dans les cases dépolitisantes du résistancialisme passéiste ou de « la démerde ». C’est tout bonnement stupide. L’instauration du RUA (d’activité on vous dit) par les militants de l’économie, se chargera de le démontrer. Comme avec la réforme du droit au chômage qui vient d’intervenir.

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