Y a-t-il un pilote dans l’avion suédois ?

Les dirigeants suédois ne sont pas rancuniers. Ils offrent aux États-Unis le moyen de se venger de Julian Assange, fondateur du désormais fameux Wikileaks, alors que le site montre comment les maquignons de Washington les ont roulés dans la farine. En 2008, le processus de sélection du futur avion de combat de l’armée de l’air norvégienne est bien engagé. D’un côté du ring, le F35 de l’Américain Lockheed Martin alias le Saigneur de Bethesda, de l’autre le Gripen NG du Suédois Saab alias le Boucher d’Östergötland. Le Viking mène aux points, mais, en novembre, le cow-boy gagne par KO, ce qui en étonne plus d’un. On comprend mieux à la lecture des câbles diplomatiques qui viennent d’être rendus publics. Dans les coulisses du combat, des gros bras, dont Gordon England, alors numéro 2 du Pentagone, font pression sur les décideurs norvégiens, les menaçant de rétorsions au niveau des « relations bilatérales ». Ils s’occupent aussi de leur adversaire. En juin 2008, le ministre suédois de la Défense demande à l’ambassadeur américain à Stockholm la permission d’acheter un radar made in USA pour équiper le Gripen. L’ambassadeur suggère qu’une réponse positive soit donnée, mais après que le vainqueur de la compétition en Norvège aura été désigné. À la lumière des mésaventures de Saab, Dassault alias le Gladiateur de Corbeil-Essonnes, qui espère vendre au Brésil le Rafale, peut se faire du mouron. Sarkozy a beau être le « président le plus pro-américain depuis la seconde guerre mondiale », dans l’univers impitoyable des vendeurs d’armes, tous les coups sont permis.

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