Né en 2011, le mouvement Y’en a marre a accompagné les manifestations massives contre le troisième mandat de l’ancien président Abdoulaye Wade. Loin des projecteurs médiatiques occidentaux, il poursuit depuis un lent travail de conscientisation politique populaire. Entretien avec Aliou Sané, l’un de ses fondateurs. Au Sénégal comme ailleurs, l’histoire se répète, mêlant farce et tragédie. En ce mois d’août 2019, c’est en tout cas ce qui se dit à Dakar, où la très sulfureuse affaire des champs pétrolifères (...)
Montpellier, Saint-Nazaire ou Caen avaient déjà la leur . Alors quelques Marseillais ont décidé de faire pareil : ouvrir une Maison du Peuple dans un bâtiment désaffecté, pour soutenir les luttes sociales du coin. C’était tout début juin. Et ça tient méchamment la route. « Nous sommes ici par la volonté de la Maison du Peuple et nous n’en sortirons que par la force des baïonnettes. » (Mirabeau) *** Samedi 1er juin, fin de manifestation Gilets jaunes à Marseille, le mot tourne : un lieu a été ouvert par (...)
Poids lourd de l’industrie musicale, le rap est capable de mobiliser la Tour Eiffel pour un clip bling-bling et de faire déferler les Unes sur une embrouille minable au duty free d’Orly. Pourtant, bats les couilles l’Himalaya, il fut une période où le rap s’appelait hip-hop, et où il concernait une poignée de passionnés, de défricheurs enragés. L’âge d’or (et de platine). C’est humain, trop humain : on cherche toujours le point de départ. Le moment où la routine a accouché d’un son, qui deviendra (...)
Disons-le tout net : je suis tristesse. Esprit vif et ouvert, j’attendais beaucoup du 307e numéro de votre beau mensuel, dont la une pavoise sous forme de maousse publicité dans divers recoins de mon rieur voisinage. Particulièrement gratinée, ladite une. Collector, même. Sous le titre « Ambition, la méthode gagnante – ils vont jusqu’au bout de leurs idées ! » s’y étalent les ganaches triomphantes de quatre personnalités de haute tenue, à savoir Xavier Niel, Teddy Riner, Emmanuel Macron et... Donald (...)
Le 4 avril 2014, quand le jeune et fringant Éric Piolle a été intronisé maire de Grenoble, nombreux furent les camarades à se réjouir. Pensez donc : un maire écolo rassemblant la gauche « radicale » et des assos du coin, ça ne pouvait pas mal tourner. Après de pesantes années de pouvoir « socialiste », enfin une bouffée d’air frais. Mais les mois ont passé et la réalité s’est imposée : pas jojo. Entre répression tous azimuts et fermeture de bibliothèques, novlangue technophile et gouvernance autoritaire (...)
C’est peu de dire que le maintien de l’ordre à la française a été bousculé ces derniers mois : répression accrue, blessures en rafales, discours guerrier voire martial... Si cela ne comble pas le fossé avec les banlieues en matière de terreur policière, un glissement s’est indéniablement opéré. On le décrypte avec Mathieu Rigouste, auteur notamment de La domination policière : une violence industrielle et d’État d’urgence et business de la sécurité . Une digue semble avoir sauté en matière de répression. (...)
Que reste-t-il du 2011 syrien, de cet élan vital qui a jeté tant de révoltés dans les rues ? une montagne de cendres, si vertigineuse que son ombre menace d’en effacer le souvenir, les vainqueurs ayant réécrit l’histoire au lance-flamme. C’est contre cette amnésie que se dressent les auteurs de Burning country , tableau vertigineux d’une révolution confisquée de toutes parts. Mais si la mort a occulté la vie, c’est bien cette dernière que convoquent les deux auteurs, Leila al-Shami et Robin (...)
Contre Euralille. Jusque dans son titre, le livre récemment sorti aux éditions Les Étaques par Antonio Delfini et Rafaël Snoriguzzi (confrères de presse indépendante au canard lillois La Brique) ne s’embarrasse pas de faux-semblants. Mais en s’attaquant à la sulfateuse au troisième plus grand centre d’affaires français, c’est surtout l’idéologie métropolitaine qu’ils dénoncent. À Lille comme ailleurs, elle massacre la ville. Démonstration. Cet entretien est la version allongée d’une interview publiée dans le (...)
Cela aurait pu être un beau bordel. Un condensé de parlotte et d’envolées, d’objections furibardes, de retraits sur son pré carré. Il y avait tout pour ça : 800 personnes réunies sur trois jours, plus de 200 délégations venues de toute la France, le spectre des Européennes et d’une possible liste Gilets jaunes... Mais les GJ mobilisés à Saint-Nazaire début avril pour cette deuxième « Assemblée des Assemblées » ont accordé leurs violons et leurs énergies. « Emmanuel Macron, on vient te chercher chez toi !!! » (...)
Wesh, le crew du Chien rouge, avouez que ça vous coupe la chique, hein ? Un dossier rap dans CQFD, c’est pas exactement ce à quoi on vous a habitués. D’habitude on cause plus mouvements sociaux. Ou répression. Ou cavaliers de l’apocalypse. Et puis, la bande-son du Chien rouge, à la base, ce serait plus le punk, le garage, voire le blues ou le reggae. Mais faut pas croire : on garde aussi le doigt posé sur le pouls musical de l’époque. Et certain(e) s d’entre nous ont les oreilles emplies de hip-hop (...)