Chili : sinistre à intérêt

A Valparaiso, les jeunes, principalement des étudiants, ont pris en charge spontanément l’aide d’urgence suite à l’incendie du 12 avril dernier. Les collines périphériques de la ville, les plus éloignées de la mer, les plus pauvres mais aussi les plus oubliées d’un pseudo plan d’occupation des sols, ont brûlé, laissant plus de dix mille personnes à la rue. Dans les premières heures, des lieux d’accueil sont créés par les porteños jusqu’à ce que le gouvernement déclare la zone en état de catastrophe et envoie les militaires non pour déblayer les décombres mais pour empêcher les vols là où il ne restait que des cendres ! Sur une des grandes places du centre-ville, les volontaires ont afflué avec des pelles avant de se diriger vers les collines mais les carabiniers, les considérant comme « armés », ont chargé, camion anti-émeute en tête. Peu après, c’est le maire de la ville qui a pris le relais en déclarant : « Trop de volontaires ! Nous allons nous occuper de la reconstruction. » Et c’est ainsi que des maisons en kit à destination des familles sinistrées sont restées dans les camions, faute de bras pour les décharger. Cerise sur le gâteau oublié dans le four, la pleine page de pub de cette banque vantant son « crédit spécial sinistrés à faible taux d’intérêt ».

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