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Béziers : La citoyenneté est un sport de combat

12 avril 2015, 21:03, par lo besierenc

Pas du tout d’accord avec la phrase : « les drapeaux occitans pour les commerces qui veulent s’en sortir ? Même chose, fin de la nation égalisatrice, vive le retour aux provinces » Bien sûr Robert Ménard, ami notamment depuis sa jeunesse à l’extrême gauche biterroise de l’occitaniste Yves Rouquette (enterré à Camarès le 7 janvier dernier), a eu durant sa campagne et ses premiers mois de gestion quelques clins d’oeil appuyés vers les occitanistes locaux. Ceux-ci ont soutenu la création du CIDO en 1975 qui est devenu le CIRDOC (institution unissant la commune et la région Languedoc Roussillon, et conventionné avec la Biblothèque Nationale pour la conservation et la valorisation du patrimoine de la langue occitane) et ont notamment implanté à Béziers dès 1978 la seconde calandreta (après celle de Pau, école laïque bilingue nécessaire à la transmission d’une langue millénaire dont le césaro bonapartisme s’appuyant sur un monopole du français institué par l’édit de Villers-Cotterets (1537) , constitutionnalisé au premier paragraphe de l’art. 2 de la constitution en vigueur par la LOI constitutionnelle n° 92-554 du 25 juin 1992). Mais dans sa grande majorité, l’occitanisme (développé et animé principalement par de grandes figures marquées à gauche ou inspirées (pour le Parti de la Nation Occitane créé par Francis Fontan) par les mouvements de libération nationale), n’a rien à voir avec le retour aux provinces, même si l’extrême droite avec notamment dans les année Pòble d’òc puis encore aujourd’hui la Ligue du Midi (composante du Bloc Identitaire) a toujours eu quelques composantes tentant de s’immiscer dans les grands initiatives occitanes (comme par exemple la grande manifestation Anèm Oc à Béziers en 2007). Je me contenterai ici de rappeler la part prise par des artistes et militants occitanistes dans le printemps à Béziers impulsé notamment par la CIMADE, ce qui illustre que la spécifité qu’affiche le boulanger rencontré non seulement en mettant dans sa vitrine un drapeau occitan mais en réalisant des spécialités locales relève davantage de l’enrichissement par la diversité respectant et valorisant un patrimoine immatériel appartenant à toute l’humanité mais qui s’est épanoui notamment ici dans le besierés (qui fait partie des pays occitans qui s’etendent sur 180 000 km2 avec deux mers et trois montagnes) comme il est porté y compris avec d’autres langues riches elles aussi de parlers diversifiés (dont arabe avec ses variantes maghrébines, berbère, français etc...)... Il ne faut surtout pas confondre la souveraineté du peuple (qui devrit pouvoir se décliner aux différents niveaux du local au planétaire) avec la souveraineté mythique d’une « nation égalisatrice »... Oui il faut de fortes solidarités pour combattre l’accroissement des inégalités, mais c’est dans une construction démocratique fédérale qu’il faut s’engager à les développer... La nation égalisatrice n’empêche pas que sur les 304 zones d’emploi de la France métropolitaine le taux de chômage notamment va (selon les chiffres INSEE du 3e trimestre 2014) de 4,9 % sur la zone d’emploi de Houdan (Ile de France) à 18 % sur celle d’Agde Pézenas (contiguë à Béziers, dans une région Languedoc Roussillon au premier rang hexagonal régional de ce taux (à 14,3 % au lieu de 9,9% en moyenne France métropolitaine) : voir dans les drapeaux occitans (qui sont ceux d’une nationalité linguistico-culturelle sans Etat) susceptibles de singulariser quelques commerces un symbole de la fin de la nation égalisatrice, ça me fait d’autant plus sourire que j’ai suffisamment râlé de voir des drapeaux français (ceux d’un Etat nation) marquer de petits stands de ventes de raisins et autres produits locaux le long des routes languedociennes...

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