Un agneau, un minot : deux numéros

Le 17 février dernier, une journée de mobilisation contre l’identification électronique du vivant a eu lieu dans plusieurs villes de France (Quimper, Digne, Foix, Toulouse, Albi). Dans le Tarn, cela s’est traduit par l’occupation de différentes administrations, en opposition à la mise en place du Livret personnel de compétences dans l’Éducation nationale, et au puçage électronique des moutons.

Un fichier centralisé et nominatif sanctionnant le parcours scolaire des enfants et un fichier d’identification des bêtes pucées, quel est le rapport ? Le rapprochement entre une classe d’élèves et un troupeau de moutons devient, aujourd’hui, pour les administrations, un principe de réalité. Dans la pratique gestionnaire des êtres vivants, les administrations réduisent tout à du bétail qu’il faut contrôler, gérer, tracer de manière efficace. Ce qui signifie aujourd’hui informatiser. Chaque être vivant devient un numéro de fichier, avec des caractéristiques figées, qui permettraient d’affiner les statistiques pour optimiser la gestion du cheptel aux besoins du marché.

Parallèlement, ces mesures tendent à transformer la pratique des professeurs et des éleveurs. Ils intègrent le regard des contrôleurs : leurs élèves deviennent des machines à acquérir des compétences en vue d’une future employabilité – hypothétique ! –, les bêtes, de la viande calibrée pour le marché alimentaire.

Derrière ces actions d’opposition au contrôle du vivant, une autre vision de ces métiers est défendue : celle de l’éducateur qui accompagne les enfants vers leur émancipation, et celle de l’éleveur qui crée une relation avec ses animaux, les connaît et les soigne.

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