Guère civil

Tuez tous les Roms, la République ne les reconnaît pas

Le ministre de l’Intérieur « socialiste » Manuel Valls a déclenché récemment une méchante polémique après avoir déclaré que «  seule une minorité [des Roms] cherche à s’intégrer  » et que leur « mode de vie » était en « confrontation » avec celui des populations locales. Une « confrontation » que certains souhaiteraient plus musclée.

Par Lasserpe.

On se souvient, en septembre 2012, de l’incendie volontaire du camp de Roms situé en bas de la cité des Créneaux, dans les quartiers Nord de Marseille. Les habitants avaient expulsé la cinquantaine de résidents et – en toute simplicité – mis le feu à leurs habitations de fortune. Ne manquaient que le goudron, les plumes, une branche et des cordes. La réaction de Samia Ghali, la sénatrice maire socialiste des 15e et 16e arrondissements de Marseille, avait été des plus complaisantes : « Je ne le condamne pas, je ne le cautionne pas, mais je le comprends, quand les pouvoirs publics n’interviennent plus. » Ha. Ne pas condamner un incendie volontaire – qui reste, a priori, un acte illégal, même si les lieux abritaient des-gens-qui-veulent-pas-s’-intégrer-et-qui-ont-des-Mercos-que-même-en-travaillant-tu-peux-pas-te-la-payer-alors-tu-vas-pas-me-dire-que-c’-est-normal- ? –, n’est-ce pas balancer de l’huile sur le feu ?

Mais la « camarade » Ghali n’est pas la seule à « comprendre » l’utilisation de bidons d’essence et d’allumettes à la mode Ku klux klan. Attention, il ne s’agit pas de rapporter ici des conversations de comptoirs, des vociférations de fin de banquet ou des grommellements haineux de réunions du Front national. Non. Ce sont bien des représentants de la classe politique qui, de toutes obédiences confondues ou presque, cautionnent les violences faites aux Roms – quand ils n’appellent pas carrément au lynchage.

Didier Réault, conseiller municipal UMP de Marseille, tweetait le 8 juin dernier : « Bientôt à Marseille #Capelette pour la même action ». Il faisait référence aux trois cocktails Molotov lancés la veille sur un camp près de Lille, La Capelette étant un quartier abritant l’un des plus grands bidonvilles de Roms de la ville.

Mi-septembre, c’est le maire UMP de Croix (Nord) qui assénait, après avoir été interpellé par ses administrés agacés par la présence de Roms : « Si un Croisien commet l’irréparable, je le soutiendrai ». En plus direct : Si un Croisien commet un meurtre, je le soutiendrai. Sans chichi : Allez-y, les gars ! Taïaut ! Tuez, tuez ! Début juillet, c’est Christian Estrosi, maire UMP de Nice, qui promettait de « mater » les Roms.

Quelques jours plus tard, le 21 juillet, c’est l’inénarrable Gilles Bourdouleix, député-maire UDI de Cholet (Maine-et-Loire), qui marmonnait : « Hitler n’en a peut-être pas tué assez » – « en  » signifiant les Roms, bien sûr, pas les députés-maires UDI.

Le jour où, en ces temps de crise propices à la recherche de boucs émissaires, un bon citoyen refroidira un Rom, ce sera avec la bénédiction de ces élus de la République. À semer des blancs-seings, ces derniers risquent fort de récolter des actes de décès signés de leurs mains.

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1 commentaire
  • 17 juin 2014, 11:52, par Un partageux

    Étape du président de la République lui-même qui annonce la chasse aux romanichels dans un discours.

    Étape de l’incendie des maigres biens de familles pauvres. « Je ne le condamne pas, je ne le cautionne pas, mais je le comprends [...] » nous dit cette élue fauxcialiste.

    Étape du lynchage. Un garçon mineur (et rom) est laissé pour mort après un passage à tabac. Il l’a bien mérité sans doute ?

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