Spanish bombs

Un maçon au chômage s’est immolé par le feu devant un hôpital de Malaga. Licencié avec des dizaines d’autres territoriaux, un employé municipal de Camas a foncé dans la vitrine de l’hôtel de ville au volant de sa voiture. Les chauffeurs de bus de Jerez ont fait grève pendant douze semaines pour toucher plusieurs mois d’arriérés sur leurs primes et salaires. À Jerez encore, la mairie ayant réduit de 20 % le budget voirie, l’entreprise Urbaser menace de licencier 125 éboueurs, provoquant une grève illimitée. UGT et CCOO, les deux syndicats majoritaires, virent leurs permanents grâce à la nouvelle loi facilitant les licenciements – loi contre laquelle ils ont d’abord fait mine de se mobiliser. Prof de collège, Béa a vu son salaire amputé de 400 euros ; passée sous la barre des mille euros, elle arrondit ses fins de mois en vendant sur un marché. En ville, pour ne pas perdre trop de clients, les bars ont baissé le prix du demi à 80 centimes ; dans les troquets villageois, on le brade à 45 centimes. À Séville, assistantes sociales et éducateurs sont remerciés pendant que les députés de droite au parlement andalou cèdent leur prime de Noël à Caritas. Lors de ses vœux de fin d’année, le roi d’Espagne s’est inquiété : « Le mépris grandissant des citoyens pour la politique est un danger pour la démocratie. » Salva, patron d’un petit restau, est plus philosophe : « Je suis né avant l’État providence. Je les ai vus l’inventer et aujourd’hui je les vois le démonter. Je n’y ai jamais cru. J’ouvre du lundi au jeudi, de quoi payer mon loyer et mes joints. À soixante ans, j’ai pas envie de me tuer au travail. »

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