Dans le nord-ouest de l’Iran, le gouvernement islamique a bridé le développement des régions kurdes, peuplées d’environ 7 millions de personnes. Le chômage y est endémique. La gestion coloniale de la marge kurde par l’État central iranien a également un impact direct sur l’environnement. L’écologie est devenue l’un des rares espaces publics, ouverts, de contestation possible, là où toutes opposition et velléité d’autonomie sont réduites au silence et où les militant·es sont contraint·es de se cacher. Mais (...)
Depuis le retrait des forces américaines le 9 octobre, la Turquie est à l’offensive dans le Nord-Est de la Syrie. Ce lâchage de Trump a poussé les combattants kurdes à accepter le retour des troupes du régime d’Assad, face à l’armée turque et ses supplétifs qui menacent, selon les mots du président turc, d’ » écraser [leurs] têtes ». Le 22 octobre, Erdogan et Poutine, véritable maître du jeu syrien, se sont accordés sur le désarmement des combattants kurdes. Ce qui semble sonner le glas de l’expérience (...)
Suite au coup d’État manqué du 15 juillet 2016, des purges ont touché tous les secteurs de la société turque. L’État tente de bâillonner les opposants, dont les syndicats qui ne suivent pas sa ligne – leurs membres sont licenciés en masse. Sans salaire, ces derniers peuvent heureusement s’appuyer sur la solidarité syndicale. En Turquie, le mouvement syndical est divisé. D’un côté, les syndicats nationaux, directement inféodés au régime turc, ou au moins complices par leur silence. De l’autre, les (...)
« Démocrature » ? Dictature ? Nous avons demandé à Étienne Copeaux, historien du nationalisme turc, de nous livrer son analyse sur les résultats contestés du référendum du 16 avril, qui accroissent les pouvoirs du président Erdoğan. Ce fut donc une victoire du « oui » au référendum constitutionnel le 16 avril en Turquie, même si cette victoire est contestable et contestée, car la campagne électorale a été inique. Les partisans du « non » risquaient d’être inculpés de soutien à un mouvement terroriste. Les (...)
Rompu depuis deux ans à un état d’urgence permanent, le mouvement kurde n’a pas vécu le référendum pour les pleins pouvoirs d’Erdoğan comme une échéance capitale. En dépit d’une représentation politique légale durement réprimée, la résistance civile cherche à remettre en marche des dynamiques nouvelles sans jamais baisser la tête. Reportage à Diyarbakir, principale ville kurde du Sud-Est anatolien. Quelques jours avant le référendum, Helim déclarait : « La campagne pour le non, c’est bien, mais on y consacre (...)
En couverture : « Bons baisers de Marseille » (illustré par Étienne Savoye). Quelques articles seront mis en ligne au cours du mois. Les autres seront archivés sur notre site progressivement, après la parution du prochain numéro. Ce qui vous laisse tout le temps d’aller saluer votre kiosquier ou de vous abonner... Actualités d’ici et d’ailleurs Rouen : « Toxique mais pas trop » – Récit de la catastophe Lubrizol (et de ses conséquences) par Jean-Pierre Levaray, qui a passé sa vie d’ouvrier à turbiner (...)
Depuis trente ans, Hoshyar Ali démine inlassablement les montagnes kurdes. L’ancien combattant a beau avoir perdu ses deux jambes à l’ouvrage, il persévère. Portrait. « J’ai retiré plus de deux millions de mines du sol », fanfaronne « kak » Hoshyar Ali, comme l’appellent affectueusement les habitant.es de la région de Halabja. Ici, au sud-est du Kurdistan irakien, près de la frontière iranienne, il est devenu une célébrité. Âgé de 56 ans, l’homme est trapu, costaud. À côté du canapé où il est assis, un (...)
Théorisé par le leader kurde Abdullah Öcalan, emprisonné depuis 1999, le projet politique de confédéralisme démocratique qui se met en place au nord de la Syrie a été nourri par l’influence du libertaire américain Murray Bookchin . À partir de juillet 2012, profitant de la déshérence du régime de Bachar al-Assad, une administration autonome y a été constituée par des cadres du Parti de l’union démocratique (PYD) , formation kurde syrienne. De 2013 à 2019, son contrôle territorial s’est étendu, incluant de (...)
Chassés dans les années 1990 de leurs villages de Turquie par la répression militaire, des dizaines de milliers de Kurdes s’exilèrent au nord de l’Irak. Sous la pression des Nations unies, Saddam Hussein leur octroya le camp de Maxmur dans un environnement hostile, pensant sans doute que les réfugiés n’y feraient pas de vieux os. Mais c’était sans compter sur leur ténacité. Reportage dans ce laboratoire politique et social sous l’égide du PKK. Un vent brûlant soulève des nuages de poussière en cette (...)