S’ils ont une page Facebook et un site Internet, les membres du collectif préfèrent se faire connaître par tractage et affichage ou en organisant des fêtes et des repas de quartier pour se rencontrer, échanger et s’informer sur les moyens de résister à la gentrification et à la touristification des pentes de la Croix-Rousse. Le processus est lancé depuis un moment et le quartier n’est déjà plus vraiment populaire, mais ces dernières années, tout s’accélère de façon brutale, avec le soutien de la mairie centrale. L’école des Beaux-Arts pourrait devenir une résidence de luxe, le fort Saint-Laurent un hôtel 5 étoiles. Le collège Maurice-Scève, où des centaines de jeunes migrants ont trouvé refuge, a lui aussi été vendu ; la parcelle du Bon Pasteur et l’église Saint-Bernard sont également au cœur de projets immobiliers. Les promoteurs s’acharnent sur un périmètre de 300 mètres pour le rendre plus lisse et plus « attractif ».
Huit membres du collectif se sont lancés dans une bataille légale et ont déposé un recours gracieux contre le projet de Bouygues auprès de la mairie centrale, qui l’a refusé. Un de leurs prochains objectifs est de monter une association d’intérêt public qui puisse aller devant la justice si de nouveaux projets voyaient le jour dans le quartier. Il s’agit d’entrer dans une procédure de contentieux au tribunal administratif. Ce contentieux étant suspensif, il pourrait empêcher les travaux de débuter pendant environ un an.
Le collectif met en avant les risques à mener des travaux de cette nature pour les immeubles anciens alentour et compte sur certains vices de forme dans une zone classée au patrimoine mondial de l’Unesco pour faire annuler ce projet… mais aussi les autres : faire reculer Bouygues, le mastodonte de l’immobilier, serait un signal fort envoyé aux autres promoteurs.
Plus d’informations sur la page Facebook du collectif et sur le site Alternet.info.