Rubrique des pages centrales de CQFD.
Vivre à 200 en squat, avec une cuisine, deux éviers, trois douches et quelques toilettes, ça se passe comment ? Mal. Par temps de contagion et de confinement, c’est encore pire. À Bugatti, squat de l’agglomération strasbourgeoise accueillant une majorité d’exilé·es, au moins quatorze habitant·es ont été atteint·es par le coronavirus… Depuis septembre 2019, au n°1 de la rue Ettore-Bugatti, dans la commune d’Eckbolsheim, à l’ouest de Strasbourg, un ancien immeuble de bureaux est occupé. C’est le squat (...)
Sonnez tambour, résonnez clairons : le service militaire fait son grand retour, sous une forme aseptisée. D’ici quelques années, garçons et filles de 16 ans seront notamment obligés de passer au moins quinze jours sous l’uniforme, encadrés par des militaires. L’objectif de ce Service national universel ? Inculquer au forceps les « valeurs de la République ». Au garde-à-vous sous le cagnard, sur les marches de la mairie d’Évreux, les cadets et cadettes du SNU (Service national universel) tombent comme (...)
Dans le nord-ouest de l’Iran, le gouvernement islamique a bridé le développement des régions kurdes, peuplées d’environ 7 millions de personnes. Le chômage y est endémique. La gestion coloniale de la marge kurde par l’État central iranien a également un impact direct sur l’environnement. L’écologie est devenue l’un des rares espaces publics, ouverts, de contestation possible, là où toutes opposition et velléité d’autonomie sont réduites au silence et où les militant·es sont contraint·es de se cacher. Mais (...)
Dans leur livre La Guerre invisible, Leïla Miñano et Julia Pascual racontaient en 2014 les violences sexuelles et le sexisme subis par les femmes engagées dans l’armée. Six ans après leur enquête, la donne a-t-elle changé ? Début de réponse avec Leïla Miñano. « Sur le terrain, il n’y a plus d’hommes ou de femmes, il n’y a que des soldats ». Question féminisation des armées, la communication du ministère est bien rodée : l’opération est un franc succès. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : de 7,7 % en 1997, la (...)
Violences sexuelles contre les soldates, brimades des petits chefs, ennui des patrouilles Sentinelle… Loin de l’aventure promise par les recruteurs, la réalité militaire nourrit la désillusion de nombreux jeunes engagés. Alors qu’au Mali, les civils ont appris à se méfier des troupes françaises, les adolescents de l’Hexagone seront bientôt contraints de passer deux semaines sous l’uniforme. De quoi revitaliser l’antimilitarisme ? Radioscopie, sur onze pages, de ce que l’armée française fait vivre aux (...)
Kits de survie en pleine nature, stages extrêmes en montagne, littérature florissante, le survivalisme est un business rentable. Une tendance floue, aux ramifications multiples. Si les angoissés de l’Apocalypse comptent dans leurs rangs une quantité non négligeable de doux dingues plus perfusés à Walking Dead qu’encartés au Rassemblement national, il existe visiblement une frange d’adeptes bien plus obscure. Tour d’horizon d’un mouvement aux priorités très nationales. Toujours américain, souvent un peu (...)
On avait envie de rencontrer Bernard Aspe pour qu’il nous parle des mots et des gestes de la politique en cette période trouble. Le temps pressant, nous n’avons pu le croiser, alors voici une petite introduction à quelques clefs de sa pensée. Marseille, boulevard Saint-Just, le 19 avril 2017, 20 h. Les lacrymogènes de Proust lancées par la police nous ramènent au printemps dernier. Nous scandions alors le refus de la loi Travail et surtout de son monde. Pour le moment, nous sommes en direction du (...)
Pas de patron, pas d’horaires fixes, un fonctionnement horizontal, une cause qui a du sens : le travail associatif n’est souvent pas considéré comme un travail. Difficile alors de parler de souffrance au travail, d’exploitation, de rapports de domination, de précarité. La suppression massive des CUI/CAE a révélé au grand jour un monde associatif sous perfusion. Avec leur livre Te plains pas, c’est pas l’usine, paru le 13 mars, deux travailleuses associatives lancent un pavé dans la mare sans cracher (...)
On leur avait promis l’aventure. Ils ont récolté l’ennui des casernes et des patrouilles Sentinelle, les refus de permission, les brimades voire les coups. Puisqu’il est quasi impossible de résilier un contrat d’engagement, des milliers de jeunes militaires désertent. Un délit qui mène tout droit au tribunal. Instantanés d’audience à Marseille et à Lyon. Pour Nolan, l’armée était « un rêve de gosse ». Les classes ? « J’ai kiffé. » Le désenchantement est venu plus tard, quelques mois après son affectation (...)
En s’attaquant aux djihadistes et en creusant des puits, l’armée hexagonale répandrait la joie et la prospérité au Sahel. C’est oublier que les civils qui collaborent avec elle s’exposent à d’implacables représailles des groupes armés. Quand ce ne sont pas les militaires français eux-mêmes qui commettent des bavures. Par sa brutalité et sa maladresse, la France est en train de rater sa « conquête des cœurs » maliens. Récit et témoignages recueillis sur place. Communiquer sur les succès opérationnels au (...)