Hadjira avait 21 ans ce matin de printemps 1959, lorsque les parachutistes sont venus la chercher chez elle pour l’emmener à la ferme Ameziane de Constantine, transformée en centre de renseignement de l’armée française – autrement dit, en centre de torture.
Hadjira n’avait jamais remis des mots sur ce qui s’était passé durant ces semaines d’emprisonnement : « Des monstres, ils étaient des monstres… Armés jusqu’aux dents. Nous leur faisions face, allongées à même le sol. Quelques femmes, quelques jeunes filles. À leur merci. Rien n’est comparable à la visite de ces montres, de ces paras, de ces bêtes immondes… Que la conscience de ceux qui vivent encore les interpelle à chaque instant…Que les autres brûlent en enfer. »
Claire Mauss-Copeaux, Hadjira – La ferme Ameziane et au-delà, Les chemins du passé, 2017, 129 pages, 15 euros (livre autoédité, disponible en commande sur Amazon, faute de mieux, ou écrire à cmausscopeaux@gmail.com)