Drogues : la guerre perdue

La drogue... en chiffres

Double aveugle

L’héroïne tient sa dangerosité principalement de sa forte et rapide capacité à nous rendre accro. Mais aussi aux dommages somatiques et sociaux de son illégalité : VIH/VHC/abcès parce qu’on réutilise ou on partage à la va-vite son matos, condamnation pénale de la consommation, précarisation, désocialisation… En revanche, l’usage « thérapeutique » des opiacés (méthadone, morphine, héroïne médicalisée) montre une toxicité, notamment neurologique, très faible.

En revanche, il ne manque pas d’études pour montrer la grande toxicité de l’alcool (hépatique, cérébrale, neurologique, cardiaque, psychiatrique) qui fait 49 000 morts par an en France, et de celle du tabac (pulmonaire, cardiaque, génitale…) qui en fait 73 000. Selon le rapport Roques, remis en 1998 à Bernard Kouchner alors secrétaire d’état à la Santé du gouvernement Jospin, qui classe les drogues en fonction de leur dangerosité, l’alcool arrive en tête, ex æquo avec l’héroïne et la cocaïne, devant le tabac, le cannabis étant loin derrière. La première conclusion de ce rapport est « la nécessité d’engager un effort considérable de recherche pour que le discours sur la toxicomanie quitte les préjugés pour s’asseoir sur des considérations scientifiques solides  ». La science et ses applications étant, comme chacun sait, exemptes de tous préjugés et considérations morales, la légalisation devrait être pour demain !

Rosa Munch

Évaluation du nombre de consommateurs par drogue (en millions)

  • Cannabis : 180,6
  • Amphétamines : 38,9
  • Extasy : 19
  • Pavot : 16,5
  • Cocaïne : 16

Entre 167 et 315 millions de personnes ont consommé une drogue illicite au moins une fois en 2011. 10 à 13 % des consommateurs sont jugés comme des usagers problématiques qui présentent une dépendance (surtout aux opiacés). Depuis cinq ans, la consommation globale de drogues illicites traditionnelles (héroïne, cocaïne, cannabis) semble stable. En revanche, on observe une augmentation considérable des nouvelles substances psychoactives légales et des stimulants de type amphétamine qui touchent un public relativement jeune. En 2011, au niveau mondial, les décès liés à la consommation de drogues des personnes âgées de 15 à 64 ans, ont été évalués à 211 000 (dont plus de la moitié liés à l’héroïne), tandis que le tabagisme et l’alcool sont jugés responsables de 10 % de la mortalité totale. Toutefois, il faut mettre ces chiffres en rapport avec le nombre de fumeurs (1,1 milliard) et de consommateurs d’alcool. So the winner is…

Source : Rapport mondial sur les drogues 2013, ONU.

La suite du dossier :

La guerre perdue

Le futur laboratoire de la dépénalisation ?

Le futur est dans le chanvre

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