Entre le sabre et le croissant

Les acteurs du mouvement social égyptiens sont la nouvelle cible des militaires au pouvoir. Le 26 août, l’armée a envoyé les chars pour briser la grève de 20 000 ouvriers du textile à Mahalla, dans le delta du Nil. Dans le journal La Croix du 29 août, un sidérurgiste déclarait : «  Lors de nos premières manifestations juste après la révolution, on nous traitait de “feloul” [des nostalgiques de l’ancien régime]. Maintenant, on dit que nous sommes des Frères musulmans. » « Lorsque les gens vont se rendre compte que le général Sissi, qu’ils voient comme un sauveur, n’est pas capable de résoudre les problèmes économiques du pays, l’opinion va se retourner », indiquait Gigi Ibrahim, membre des Socialistes révolutionnaires, organisation désormais accusée « de tentative de changer le type de gouvernement par des moyens terroristes ».

En dépit de son caractère tragique, la situation n’est pas sans rappeler les historiettes de Nasr Eddin Hodja (qui jouerait ici le rôle du peuple égyptien), bien connues dans le monde musulman et qui garantissent un humour de survie. En voici une, à peine remaniée :

Nasr Eddin se trouve en compagnie d’un imam et d’un militaire, au moment de se séparer, le religieux l’interpelle :

Tu es vraiment un homme surprenant, remarque le religieux. Parfois tu sembles un filou, et puis, quelques instants après, on croirait avoir affaire à un imbécile.

C’est vrai, Nasreddin, sois franc pour une fois, continue le militaire, dis-nous donc qui tu es en réalité : un escroc, un idiot ?

Cela dépend, répond Nasr Eddin, mais ce que je peux vous dire tout de même, chers amis, c’est qu’en ce moment je suis juste entre les deux !

Part Berth.
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