Printemps 2016, le mouvement contre la loi Travail bat son plein. Nicolas Fensch s’y intéresse peu, pas son monde. Jusqu’à ce jour où il croise une manifestation lors d’une promenade. Il la rejoint avec sa môman et découvre la répression policière : pluie de lacrymo, coups de matraques, etc. La surprise est de taille pour cet ex-RPR, tendance Séguin. Il s’en offusque tant qu’il ne ratera plus une manif. Il raconte sa colère croissante devant « les crânes ouverts, les gens obligés de se traîner au sol pour trouver un peu d’air, les coups de matraque, les tirs de flash-ball ». Jusqu’au trop plein, qui fatalement explose.
« Tout le monde peut être casseur le temps d’une manifestation », écrit Nicolas Fensch, qui passera 13 mois en prison pour avoir asséné quelques coups de tige métallique à un policier. Une action qu’il met en abîme avec les nombreux blessés et mutilés par les forces de l’ordre à cette même période. C’est là que son expérience résonne véritablement avec la situation actuelle. Alors que les doctrines policières semblent avoir évolué vers une violence encore plus assumée et que les images de mutilation – mains arrachées, éborgnements, etc. – tournent en boucle sur les réseaux sociaux, cette fermeté proclamée pourrait bien avoir des effets délétères pour le pouvoir en place. Combien de nouveaux « radicalisés » à chaque manifestation brutalement réprimée ?