Critiques : livre et disque

Comment peut-on être anarchiste ?

Né en 1952, Claude Guillon est militant et essayiste libertaire depuis plus de quarante ans. Proche de l’Organisation révolutionnaire anarchiste (ORA) au tout début des années 1970, ami de May Picqueray et de Daniel Guérin, il a rédigé un premier livre important en 1979 : Ni vieux ni maîtres, guide à l’usage des 10-18 ans. Suivront le best-seller Suicide, mode d’emploi (1982) et nombre d’ouvrages sur la Révolution française (il est spécialiste des Enragés). Ces dernières années, Claude Guillon s’est fait plus rare. On a pu lire son analyse de l’arsenal juridique (La Terrorisation démocratique, 2009) ou un important travail sur le corps et le genre (Je chante le corps critique, 2008). Il a surtout signé quelques articles solidement documentés dans la presse écrite et sur son blog. C’est donc avec ferveur qu’il faut saluer la publication quasi exhaustive de ses écrits des années 2000-2015 par les soutiers de Libertalia. Revus, complétés, agencés par thème (« Anarchisme », « Corps critique », « Déchets », « Droit à la mort », « Guerre sociale »…), l’ensemble donne un percutant et volumineux ouvrage (448 pages).

Chez Guillon, à un moment ou à un autre, tout le monde en prend pour son grade, la moindre erreur de parcours est implacablement analysée. En revivant certains événements, notamment le Forum social libertaire (2003), on se dit que le bougre avait peut-être le tort d’avoir raison trop tôt. Une mention spéciale aux articles à charge sur les Femen et Michel Onfray. L’ensemble est un vibrant plaidoyer en faveur de la liberté critique et du droit à jouir pleinement du quotidien. C’est une définition possible de l’anarchiste.

Jacques Collin

Les Partisans. Style of, 1994-2002. Mad Butcher Records.

Près de treize ans après le split de ce fameux combo streetpunk des pentes croix-roussiennes, et alors que certains des Partisans viennent de reprendre les répétitions, le label allemand Mad Butcher a la bonne idée de proposer Style of, une anthologie de 15 titres. À l’écoute, on revisite les classiques du groupe : des titres les plus punks du premier album, parmi lesquels « Sous la pluie, rude boy » ou « Quel avenir pour la jeunesse ? » aux morceaux soul & ska du dernier opus Sono mondiale. En creux se relit la bande-son d’une génération nourrie dès sa plus tendre enfance au rock alternatif et au combat rock : Nuclear Device, Camera Silens, Stiff Little Fingers, The Redskins, The Clash… Ce qui persiste à définir la singularité des Partisans, c’est la qualité de la plume. Magnifiquement écrits, très imagés, romantiques, parfois messianiques et incantatoires, les textes révoltés des gones rouges des années 1990 manquent à notre actuel horizon. Un regret, un seul : cette compil oublie « Pas de quartier », l’hymne antifasciste du premier album. Mais celui-là, on le trouvera facilement sur le Net. Pour se procurer le disque : www.madbutcher.de.

Nicolas Norrito

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5 commentaires
  • 31 mai 2015, 13:53, par Jacques Hadith

    C. Guillon est aussi l’auteur d’un « Éloge de la sodomie »’. La sodomie, ou comment, en bout de course et d’une façon ou d’une autre, les femmes doivent continuer à encaisser l’humiliation sociale. Une pratique qui présente quand même un avantage : les riquiquis peuvent sentir les murs. Sinon, quel pauvre rapport au féminin ! Et puis,c’est quand même dommage de voir les femmes de ce côté-là, alors que « quand les cuisses, même jointes, sont fortement fléchies sur le ventre, que la femme soit à quatre pattes ou couchée sur le côté, le sexe se révèle presque en entier par-derrière, exposant candidement sa fente légèrement déclose. » (ZWANG).

    Bref, je m’intéresserai à ce que ce monsieur écrit sur l’anarchie quand il aura compensé sa faute de goût par un « Eloge du con », un « Portraits de vulve », ou même pourquoi pas une « Ode à la foufoune ».

  • 31 mai 2015, 18:21

    ce Guillon a aussi écrit un texte atroce sur la pédophilie « douce » http://www.acontrario.net/2015/03/3... « du droit à jouir pleinement du quotidien » hum

  • 2 juin 2015, 12:01, par tanxxx

    le « droit à jouir pleinement du quotidien » est-ce que ça comprend « jouir des enfants » comme Guillon continue de le défendre ardemment contre nous autres, pauvres connes frustrées de féministes ? http://www.acontrario.net/2015/03/3...

    ce mec craint, comme la plupart des rescapés de 68 qui se trainent un machisme désespérant et une haine très authentique des féministes. et évidemment, nos camarades d’aujourd’hui reprennent vaillamment ce flambeau. Pas merci.

  • 3 juin 2015, 14:08, par abFab

    Ah Guillon Guillon... Je viens de lire un texte de Tanxxx, qui, si je ne m’abuse, a fait quelques une des couverture du chien rouge. @|LIEN0291629|W2h0dHBzOi8vc291cGhlcmJlLndvcmRwcmVzcy5jb20vMjAxLi4uLT5odHRwczovL3NvdXBoZXJiZS53b3JkcHJlc3MuY29tLzIwMTUvMDYvMDIvNjUyL10=|@ Elle dit : "Et là, on assiste, consternée, à la promotion de Guillon via CQFD, sans que la moindre réponse ne nous soit accordée quand on pose la question de POURQUOI continuer à faire la promotion d’un type de ce genre."

    Reprenons. Claude Guillon republie un des vieux textes, "À quoi servent les « pédophiles » ?", qu’on retrouve ici : http://www.donotlink.com/framed?669604 .. et dans lequel il écrit : "Dès lors, comment se fait-il qu’un garçon ou une fille de moins de quinze ans, auque[le] la loi ne reconnaît pas le droit de refuser quoi que ce soit d’autre de ce que les adultes entendent lui imposer, soit supposé[e] ne pouvoir accepter ou désirer le plaisir charnel ?[...] Pourquoi un[e] amant[e] capable de tendresse et d’attention envers un[e] partenaire de trente ans, ne saurait-il/elle pas en faire montre avec un[e] partenaire de dix ans ?"

    Difficile de ne pas y voir une apologie de la pédophilie.

    Tanxx dit aussi : "Guillon ne regrette rien de ce vieux texte". Ce qui est vrai, vu qu’il qu’il date de 1988, mais a été republié en novembre 2014 ! On peut même dire qu’il s’en revendique carrément.

    Donc le moindre bon sens serait qu’au moins on ne lui serve pas la soupe, et qu’on ignore tout simplement ses productions.

    Or vous avez fait paraitre une critique ultra enthousiaste de son dernier opus. Mais pourquoi diantre ???

    Peut-être parce que le dernier opus est paru aux éditions Libertalia, et que les tauliers de libertalia écrivent pour CQFD ?

    Donc, si on se place d’un point de vue de CQFD, il ya deux options :
     soit on écoute le bon sens militant et la camarde Tanxxx, et on refuse de servir la soupe à un vieil anar pro-pedophile.
     soit on met le bon sens en sourdine et on fait jouer le copinage viril avec les camarades de Libertalia, et on fait un papier élogieux sur ce vieil anar pro-pedo.

    De toutes évidences vous avez choisi de faire jouer la camaraderie des hommes et de silencier le discours de la femme. Je devrais dire DES femmes, qui ont dénoncé le texte Guillon. Mais en l’occurrence Tanxxx et Libertalia ont le même poids dans la balance CQFD puisque tous les deux sont des collaborateurs de CQFD.

    Je ne parcours pas les réseaux sociaux, mais a priori, à ce jour CQFD n’a pas daigné répondre à cette interpellation. Vu le faible nombre de commentaires sous cet article, je suppose que vous censurez à tour de bras, mais si tel n’était pas le cas, alors que mon commentaire puisse servir de base à une réponse du chien rouge (même si je me doute que d’autres commentaires non affichés peuvent eux aussi servir de base à une réponde de votre part)...

  • 4 juin 2015, 18:26, par M.Pabo

    En lisant la « critique » du bouquin, on se dit que ce livre est -au moins- la huitième merveille du monde, la clé des songes et la quadrature du cercle réunies. C’est donc avec ferveur qu’il faut saluer...et même acheter...cette somme indispensâble dans laquelle tout le monde en prend pour son grade. Tout le monde ? Même David Bowie ?

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