Canada : l’armée squatte la récré

AU CANADA, l’ogre militariste a besoin de chair fraîche pour faire la guerre en Afghanistan. En 2006, l’armée a lancé sa plus grosse campagne de recrutement depuis la seconde boucherie mondiale, avec l’espoir d’augmenter ses effectifs de 20 % en cinq ans. Quand il faut remplir sa besace de recrues, le braconnage dans les classes et les cours de récré est un grand classique. Le gibier enfantin et adolescent est plus facile à piéger, moins capable de se défendre, c’est la proie idéale. Du coup les recruteurs ont intensifié leur racolage dans les établissements scolaires du collège à la fac. La marine a même obtenu le privilège de pouvoir commencer le bourrage de crâne dès la maternelle : troufions en uniforme dans les classes, projections vidéo, visites de bases, distributions d’objets promotionnels, écriture de lettres aux pioupious sur le front. À partir de 12 ans, les plus formatés sont enrôlés dans les classes prépa de l’école du crime : le corps des cadets. Un organisme paramilitaire où l’on apprend, à 13 ans, à tirer à la carabine à plomb, et à 14 ans, à balles réelles. Bref, tout ce qui est nécessaire pour civiliser un Pashtoun récalcitrant. Mais parfois le gibier se rebiffe. Dans tout le pays, des petits poucets lycéens et étudiants ont riposté en lançant « l’Opération objection » (www.antirecrutement.info). Au Québec, une coalition d’enseignants et d’étudiants sonne la charge au cri de « Faites l’école, pas la guerre ». À l’image de l’expédition afghane, la campagne de recrutement qui devait être fraîche et joyeuse tourne à la guerre de tranchées.Manquerait plus que les soldats canadiens se mutinent et fassent l’armée buissonnière.

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