Dans son dernier livre, Le Monde des Grands Projets et ses ennemis , Serge Quadruppani explore les nouveaux territoires de lutte et les forces qui s’y confrontent. À son tour, Charles Reeve partage avec les lecteurs de CQFD quelques réflexions autour de ce petit essai. *** C’est sans doute un signe caractéristique de la période. La récente vague de luttes qui a touché les universités et la SNCF, les hôpitaux ou La Poste, s’est déroulée dans une atmosphère de fatalisme. Ce que les militants appellent (...)
Vallée encaissée, ville oubliée. Hayange, ancien cœur flamboyant de la sidérurgie mosellane, n’a plus depuis les années 1980 que ses yeux pour pleurer. Ça, et une triste notoriété : en 2014, elle s’est donnée à un maire frontiste, Fabien Engelmann. Chaque année, celui-ci y organise une Fête du cochon, kermesse prétexte à un racisme débridé. Plongée dans un monde perdu. *** Il ne le quitte pas d’une semelle. Tout l’après-midi, le couve, le veille. L’œil en alerte, la main sur le holster et le groin (...)
Le 13 septembre 2018, Emmanuel Macron a reconnu que la disparition de Maurice Audin, enlevé à son domicile algérois par des militaires français, le 11 juin 1957, « a été rendue possible par un système dont les gouvernements successifs ont permis le développement : le système appelé “arrestation-détention” ». Et l’Élysée de promouvoir « une volonté nouvelle de réconciliation des mémoires et des peuples français et algérien ». Pour CQFD, l’historien Nedjib Sidi Moussa revient sur cette sombre période, au risque (...)
Le sociologue Michel Peraldi a passé une bonne partie de sa vie à explorer les méandres d’activités commerciales souvent dénigrées et refoulées : le bazar des immigrés dans les quartiers phocéens de Belsunce, Noailles et les Aygalades . CQFD l’a fait parler de cette histoire à la fois centrale et souterraine. *** Dans Cabas et Containers , vous décriviez le bazar de Belsunce à la fin du XXe siècle. Qu’en est-il aujourd’hui ? « C’est un lieu qui a été “nettoyé”. Et aussi un système, dans le bon sens du (...)
*** Previously dans Ciquiouéfdi *** C’était l’une des questions centrales de l’épisode précédent de cette chronique, qui portait sur The Americans : qu’est-ce qu’être américain (quand on bosse pour le KGB) ? Ce mois-ci, variante sur le même thème, avec l’excellente série American Gods. *** Pré-générique Sale temps pour Shadow Moon. Certes, sa libération de prison est avancée d’un jour, mais juste pour lui permettre de se rendre aux funérailles de sa femme, morte dans un accident de voiture alors qu’elle le (...)
Au pied du Vésuve, la vente de rue et ses bancarelle escamotables sont vieilles comme le monde. Les pauvres y ont inventé des codes, des gestes et une langue qui clament une richesse entrevue. Dans ce « vaste monde des ambulants », Africains et autochtones se côtoient aujourd’hui. Mais ce n’est pas du goût de certains… *** « On nous éloigne, on nous oblige à fermer à 15 heures, la police municipale nous harcèle, alors qu’on est des braves gens. » Debout derrière son stand, l’homme l’a amère. « Parce (...)
*** Entre autres joyeusetés, on trouve sur le Web plusieurs calendriers recensant de manière exhaustive les centaines de fêtes médiévales programmées de nos jours sur tout le territoire hexagonal, du nord au sud et de l’est à l’ouest. De « la Journée des gueux » d’Almenêches (Orne) à « Lou Mirabeou » aux Pennes-Mirabeau (Bouches-du-Rhône). Joute chevaleresque et marché haut en couleur se partagent les faveurs du public. Loin du très institutionnel et droitier Puy-du-Fou, ces sympathiques fêtes de village (...)
À Perpignan, le marché Saint-Charles est une zone d’éclatement qui distribue fruits et légumes vers toute l’Europe. Dans ses entrepôts trime une main-d’œuvre pour laquelle le droit du travail est aussi fluctuant que les cours boursiers. *** Le client occidental est un enfant gâté. Il veut de la tomate du 1er janvier au 31 décembre. Ronde et luisante, et tant pis si elle a un croquant de pneumatique. Idem avec les oranges, le raisin, les pommes, les courgettes, les choux, etc. Du choix tout le temps, (...)
Se promener dans le marché de rue de Tepito est une expérience unique. Au sein de l’immense ville, en plein XXIe siècle, se déploie une sorte de caverne d’Ali Baba peuplée de mille et un métiers, mille et une marchandises. Ici, les murs disent que « tout est à vendre, sauf la dignité ». À Tepito, tous les jours de la semaine, des dizaines de milliers de chalands furètent à la recherche de bonnes affaires, pour leur propre consommation ou pour garnir leur magasin. C’est un lieu haut en couleur, avec des (...)
Où l’on apprend (entre autres) que des armes de conception israélienne sont fournies à des unités d’extrême droite. *** Un vent mauvais souffle sur l’Ukraine, il charrie la puanteur des charniers. Rien à voir avec les combats dans l’est du pays entre le gouvernement pro-occidental de Kiev et les rebelles du Donbass soutenus par Moscou – les accords de Minsk ont pour le moment gelé ce conflit. La mauvaise odeur remonte à un passé plus lointain, la Seconde Guerre mondiale et les massacres de masse (...)
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